Spectacle conçu et mis en, scène par le Collectif L’Avantage du doute, avec Simon Bakhouche, Mélanie Bestel, Judith Davis, Claire Dumas et Nadir Legrand.
Le Collectif L'Avantage du doute donne avec "La légende de Bornéo", une suite à leur précédent spectacle "Ce qui nous reste de la révolution, c'est Simon", pièce sur mai 68.
Depuis les années 80, le capitalisme s'est développé vers un capitalisme financier de plus en plus déconnecté de l'économie réelle et du monde du travail.
La logique de la rentabilité à court-terme l'a emporté sur la logique de l'investissement et de la stratégie entrepreneuriale. Dans ce nouvel environnement, le travail a perdu de son sens, qui fait quoi, pourquoi, comment, pour quelle finalité? L'entreprise est mise au centre de la société, mais pas le travail. Les tâches sont ubuesquement complexifiées, le process idolâtré, l'échange de moins en moins informel Le travailleur, ouvrier ou cadre, devient une ressource au même titre qu'un matériau, soumis à l'insécurité de l'avenir, au diktat de la rentabilité immédiate. Comment vivre cette situation au quotidien ?
Le Collectif L'Avantage Du Doute traite cette question sous forme de récits individuels. Simon, acteur à la retraite, accueille les spectateurs et propose des gâteaux cuisinés par sa femme pour arrondir sa maigre retraite. Un couple traite son engagement l'un par rapport à l'autre au travers de méthodes de management. Une jeune femme décide d'embrasser la carrière d'actrice dans l'incompréhension de son entourage. Une conseillère de Pôle Emploi souffre de "dyslexie physique" à force de ne pouvoir répondre aux multiples sollicitations.
C'est drôle et cruel. On rit beaucoup malgré le pathétique des situations. Le travailleur ne façonne plus de la matière mais du flux d'informations. Les cinq acteurs et auteurs s'amusent de ce nouveau personnage qui cherche au quotidien à sculpter de l'eau et s'étonne d'échouer.
Une pièce drôle qui ouvre à réflexion. Une complète réussite. |