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Cheyenne Carron  (juin 2013) 

Réalisé par Cheyenne Carron. France. Drame. 2h12 (Sortie 12 juin 2013). Avec Doria Achour, Anne Lambert, Joël Ravon, Ulysse Pillon, Almaz Papatakis et Tristan Gendreau.

Dans un monde qui serait meilleur, le film de Cheyenne Carron aurait eu, il y a une semaine, les honneurs d’une Palme d’Or à Cannes et Doria Achour aurait obtenu le Prix d’interprétation féminine.

Mais, et la sortie en catimini de "La fille publique" en est une nouvelle fois la preuve, on ne vit pas dans une époque où l’on récompense les films qui racontent une simple et belle histoire, qui préfèrent les grandes émotions au trafic de sentiments et qui s’attachent à de vrais personnages qui ne font pas semblant.

"Ce film est mon histoire" ne cesse de proclamer à chaque plan cette fille "publique", passée par la DDASS et sauvée par l’amour de tous les membres de la famille Carron.

Dès les premières images, la cause est entendue : Cheyenne Carron fait partie de ces très rares cinéastes qui ne seront jamais dans la fabrication. Ces enfants qu’elle filme dans une cour de ferme, elle semble les saisir naturellement, comme si la scène n’avait pas été répétée, comme s’il n’y avait pas un cadre, une équipe technique.

Pendant tout son film, Cheyenne Carron épatera par cette capacité à ne pas faire sentir sa caméra. On la comparera peut-être à Pialat, mais ce sera un contresens : jamais, elle ne cherche à filmer plus que de raison, à sacraliser l’acte de filmer par une tension propre à révéler une vérité qui jaillirait au-delà du jeu de ses acteurs.

Les mots qu’elle met en bouche à ces personnages sont simples, mais ils ne visent pas à faire simple, à faire "vrai". Cheyenne n’est pas dans le naturalisme : elle est naturellement dans le naturel.

Ce qu’elle sait faire, c’est mettre chacun en situation, que ce soit les membres de la famille Carron, les copines de Cheyenne ou les gens qui croisent simplement sa route. Jamais en deux heures, on ne pourra trouver une scène inutile, filmée à la va-vite, dépourvue en soi d’utilité.

Tous les personnages qu’elle décrit restent dans la tête, de la caissière de cinéma peu concernée par le septième art au directeur ambigu du foyer de la DDASS. Cheyenne ne cesse de tracer sa route et sa vie en croquant des silhouettes, en magnifiant les membres de cette famille d’accueil si bien incarnés par Anne Lambert en mère courage et par Joël Ravon en père cinéphile et compréhensif.

Film d’apprentissage, autobiographie sans complaisance d’une jeune fille sauvage prête à tout pour porter le nom qu’elle veut porter, "La fille publique" sait émouvoir sans trucage.

Ce n’est pas un hasard si c’est en trouvant dans une vidéothèque le film de John Ford qu’elle troque son prénom d’origine "Yasmeen" pour celui de "Cheyenne".

Hymne au cinéma et à l’envie d’en faire, hymne à ceux qui ont su lui donner de l’amour et lui transmettre le secret pour en donner à son tour, le film de Cheyenne Carron rendra heureux ceux qui n’ont pas peur de pleurer devant un écran.

Depuis "Nino" de Thomas Bardinet, le cinéma français n’avait pas proposé un film aussi viscéralement hors des sentiers battus. "La fille publique" de Cheyenne Carron est un film qu’on ne pourra pas oublier et qui, dès mercredi, va commencer à creuser un sillon fécond.

Longue vie à ce film plein de vie !

 

Philippe Person         
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