This Quiet Dust n’est pas le nouvel album de Catherine Watine. Elle en est la voix, une partie de l’âme.
Il y a un an, Paul Levis, auteur de musique pour le théâtre et musicien folk, lui propose un projet aussi ambitieux que protéiforme autour de la poésie d’Emily Dickinson. Au vu de l’amour que porte Catherine Watine pour la littérature et pour la poésie, toujours en filigrane de son œuvre : souvenez-vous par exemple de la chanson "Books and Lovers" dans l’album Still Grounds For Love, l’association est loin d’être saugrenue. Surtout que leurs univers musicaux ne sont pas si éloignés que cela. Paul Levis compose, arrange et joue, Catherine pose sa voix. Une voix toute en nuance, dans une belle expression parfois grave ou tendue, mais suivant toujours le phrasé de la poétesse Américaine. Les amateurs de la grande dame blanche ne seront pas si dépaysés que cela. Elle qui aime s’entourer de musiciens divers pour cultiver son jardin musical a trouvé en Paul Levis une douce et belle complémentarité.
Plus folk que pop, on retrouve toujours le soin si particulier apporté à des mélodies aussi légères que touchantes. Débarrassé de son piano, Catherine Watine ose la mise à nue. Et c’est avec un plaisir gourmand que l’on accepte de la recevoir ainsi. Mélancolique, dans un dégradé en clair-obscur, lumière dans l’obscurité, cette façon toute fascinante de mettre en valeur des éléments sur un fond sombre, This Quiet Dust côtoie des artistes comme Sparklehorse ou Vic Chesnutt. Pour filer la métaphore picturale, Arnaud Delannoy, multi instrumentiste (violon, clarinette, buggle) apporte les dernières touches instrumentales à un tableau non dénué déjà de guitares, cordes, Wurlitzer et cuivres.
This Quiet Dust est le genre de disque dans lequel on aime se lover, poétique comme le moment où le beau temps revient après l’orage un après-midi d’été, beau comme un soleil couchant sur les landes. Les landes, pays d’inspiration, qui verra une nouvelle branche poussée dans l’arbre / œuvre de Watine sous forme d’un projet en français nommé Atalaye. |