Single en téléchargement gratuit sur le site officiel
Tout a (re)commencé par un email reçu vendredi matin, en provenance du site officiel des Pixies et ayant pour objet l’énigmatique "It’s time…".
Autant dire que le fan que je suis (quoique échaudé par les vains bruissements autour d’un nouveau disque depuis la reformation du groupe mythique en 2004, pour une gigantesque tournée qui fleurait bon l’oseille) a dû calmer son excitation avant de pouvoir cliquer sur le fameux message (après tout, My Bloody Valentine a bien fini par le sortir, cet improbable disque du retour !).
Et nous y voilà ! "Bagboy", premier réel nouveau titre depuis l’album Trompe le monde en 1991 (si on escompte l’ovni Bam Thwok de 2004, davantage destiné à apaiser les tensions passées qu’à relancer la machine à tubes). Quelques indices circulaient sur la toile depuis quelques mois déjà : des photos de Joey Santiago en studio (et dans les bottes de foin), le sourire aux lèvres avec l’ami Frank Black, laissant présager d’une énième collaboration. Mais bon, les quatre de Boston (et surtout les deux fortes têtes Kim & Frank) nous avaient tellement habitués aux déclarations sans lendemain que les beaux jours semblaient très loin derrière.
Alors que dire : tout d’abord que ce n’est pas vraiment les Pixies, pour la simple et bonne raison que Kim Deal, bassiste emblématique, a annoncé qu’elle quittait le groupe il y a une dizaine de jours pour se consacrer à ses Breeders. Sa vraie/fausse participation au morceau alimente les discussions sur la toile : beaucoup croient la reconnaître dans les chœurs (moi le premier), mais il semblerait que ce ne soit finalement ni Kim, ni Violet (Mme Black à la ville et moitié de Grand Duchy) mais plutôt un certain Jeremy Dubs…
La durée du titre ensuite : 4’52 ! Pas très Pixies non plus, eux qui dépassaient rarement les 2’30… Sans parler de l’affreux artwork qui l’accompagne, très loin des œuvres passées du label 4AD et d’Olivier Vaughan. Idem pour le nouveau logo du groupe, pas glop… (le clip en revanche est aussi barré qu’à l’époque !).
Mais stop, ne boudons pas notre plaisir : le morceau est très efficace, David Lovering cogne comme un sourd sur ses fûts, Joey maltraite sa guitare comme rarement (ah ces riffs) et la voix de Charles scande répétitivement son texte dans une longue montée en puissance avant un refrain planant et libérateur qui s’achève sur des cris d’une autre époque.
Le tout manque certes un peu de finesse (on se rapproche plus des bourrins Catholics que de la période "Bossanova") mais au détour d’un accord, d’un changement de rythme, d’un hurlement, on retrouve la magie qui a fait le succès des lutins.
Alors coup d’épée dans l’eau ? EP à venir ou même album ? De nouvelles révélations sont annoncées dans les jours qui viennent… Sans compter que deux dates viennent de sortir à l’Olympia fin septembre. On vous le dit, ce coup ci, ça commence vraiment à sentir bon ! |