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Interview  (En France)  mercredi 10 juillet 2013

AMOUR en l'être capital

Après un premier album Sur la Pointe des Pieds, des débuts sur scène en première partie de Miossec ou Jean-Louis Murat, Elliot raconte une histoire d’A dans un concEPt album : AMOUR en l'être capital. Un homme et une femme, deux amants, cinq chansons. Enregistré sur le vif, comme ça vient.

Ça commence ainsi : "Edith et Faon sont deux amants / Parmi tant d’autres / Et pourtant". Le ruban tombe. Ni Love Songs, ni guimauve, plutôt le noir lumineux : celui du lien "sincèrement, sans serment", de l’obsessionnel, du manque ou le rouge chaud de l’amour, à mort.

Composé à l’instinct, comme ça. Chaque fois au service des textes, pierre angulaire et brute, veine intimiste. Dans la voix d’Elliot, l’amour est anguleux, les accents rock sont graves :
"Je fume la dernière cigarette sur le balcon
Je lève mon verre, je lève mon verre
Face à la ville qui s’endort, qui s’endort…"

Rien n’efface, Elliot raconte l’amour en l’être, jusqu’au néant. Peine capitale. Pulsion et impulsion. Et c’est délicieusement entêtant. INTERVIEW en lettres capitales...

Avec AMOUR en l'être capital, on a en 5 titres un traité des relations amoureuses. Un traité, c’est une somme, et pourtant une chanson, c’est léger même quand c’est grave, qu’en dites-vous ?

Elliot : Une chanson c'est léger même quand c'est grave, un peu comme les yeux qui changent de couleur selon l'humeur, les sentiments. C'est la façon dont je conçois les chansons, elles sont davantage issues du fruit de mon imagination que de la réflexion, parce que j'aime laisser la liberté d'interpréter l'intention du texte à celui qui l'écoute. J'aime que chacun puisse réinventer la chanson comme il le souhaite ; la rendre plus grave ou plus légère selon son envie. Même si parmi celles-ci certaines abordent les thèmes du manque, du crime passionnel ou de l'amnésie.

J’imagine en concevant l’album que vous n’avez pas envisagé a priori une construction du propos amoureux, mais plutôt une succession de situations différentes mettant en scène un homme et une femme ?

Elliot : C'est à la fin de l'album que j'ai réalisé qu'à chaque chanson il s'agissait toujours d'Edith et Faon et qu'en classant les chansons dans un certain ordre, cela donnait une histoire.

Tout d'abord le premier titre qui les présente sous le jour de leur lien tourmenté, puis le second évoquant le départ de Faon et le manque d'Edith, puis le troisième à mi-chemin entre rêve et réalité au sujet d'un homme étranger anglophone qui pourrait exister, le quatrième titre évoquant le crime d'Edith au retour de Faon, et le dernier où Edith en état de choc après avoir voulu tuer son amant devient amnésique.

Je n'y avais pas pensé une seconde au départ, les chansons ne m'étant pas venues dans cet ordre là. Mais en définitive, c'est une histoire, la leur. C'est ce que j'en comprends ; après il est possible de voir la réalité là où se trouve la fiction et inversement. À partir de cette histoire, on peut aussi très bien inverser l'ordre des titres et en créer une autre. Y voir plus de passion que d'amour, y voir plus de tendresse que de torture, plus de théâtre que de vérité.

Quelque soit le procédé narratif, on peut parler de concept album. Il y a une vision aux antipodes de l’amour à l’eau de rose, on y touche plutôt les épines, on s’engouffre dans le vide, on sent les fêlures, les accrocs, les ombres de l’oubli ou de la perte ?

Elliot : Oui. En effet. Vos mots traduisent tout à fait les sentiments que je ressens lorsque je les regarde. Parce que je les vois très bien, je connais leurs gestes, leurs expressions, leur voix, leur corps, leur langage. Je me les représente comme vous le dites, à vif, sur la corde raide, attachés, d'où ce ruban noir qui parcourt le visuel de l'album, noué à mon col de chemise. Il s'agit bien d'attachement, de très près. Un lien noir, oui, avec la lumière du blanc autour.

C’était l’intention sous-jacente au départ du projet : parlez d’amour sans fioritures ? Ceci peut s’illustrer dans le fait que cet album semble plus direct dans sa production, moins arrangé – ce n’est pas péjoratif – ? Je dirais presque parler de la violence de l'amour (le texte est parfois chanté scandé comme dans Chaque Toi) sans sensualité ?

Elliot : Je ne sais jamais de quoi je parle dans mes chansons avant de les avoir écoutées. Je laisse venir, et c'est à la fin que je découvre le sujet du texte. C'est ce qui alimente mon envie de faire la musique : ne rien chercher, laisser venir et avoir la réponse à la fin. Il faut croire que cette fois ci mon esprit était d'avantage interpellé par la relation amoureuse sous un aspect plus vivant et abrupt que nostalgique.

J'ai effectivement souhaité que les arrangements suivent la forme des titres de départ, en laissant entrer des pianos, des cordes, en utilisant un carillon, un tambourin, par exemple, entremêlés aux guitares, de voix aériennes au loin, mais avec de l'espace, j'avais envie d'espace autour des mots, trop de superpositions de sons auraient étouffés ces chansons là. Je ressentais quelque chose d'atmosphérique, planant.

Oui j'avais envie de dire et de chanter, pas seulement de chanter. Chanter haut, fort, puis doucement, et dire, dire. Raconter. J'avais d'ailleurs trouvé un terme pendant l'enregistrement pour illustrer cette façon dont j'avais envie de m'exprimer : mi-parlechanter (sourire).

Comment s’est déroulée la collaboration avec Stéphane Brossollet qui a co-arrangé et co-réalisé l’album ? C’est peut-être naïf, mais on imagine un regard masculin et un regard féminin ?

Elliot : Très bien. J'avais déjà eu l'occasion de travailler dans le studio de Stéphane, il me connaissait un peu. Puis, il m'a très vite cernée, ce qui nous a permis de travailler en harmonie. Il a compris que nous avions tout intérêt à rester l'un comme l'autre dans la spontanéité et m'a d'ailleurs encouragée à rester moi-même, ce qui m'a rassurée. C'est sans doute là que son regard masculin a opéré. Rassurer mon funambulisme.

Nous superposions nos idées rapidement, pour garder le fil. Il fallait qu'il y ait des notions d'urgence, de hâte, d'impulsivité… C'est la raison pour laquelle nous avons souvent favorisé les premières prises, certaines improvisations, pour conserver le plus possible l'essence des titres.

En droit fil votre premier EP, vous poursuivez et approfondissez la veine intimiste / rock : serait-ce après Sur la pointe des pieds du bout des lèvres à la pointe du couteau ? Quelle continuité et quelle rupture quand on construit une œuvre ?

Elliot : (Sourire) Il n'y a pas de volonté de changement ou d'envie d'essayer autre chose. Je prends les idées comme elles me viennent. Je pense que la scène peut aussi faire apparaître d'autres choses. Sur cet EP j'ai imprimé une vision de mes chansons au moment de l'enregistrement.

J'ai envie de refaire de la scène pour faire vivre ces chansons aussi autrement, faire revivre les anciennes et en ajouter de nouvelles pourquoi pas. Je ne suis pas dans la construction donc je ne sais pas vraiment où les choses continuent ni où elles s'arrêtent.

Je préfère vous dire qu'elles apparaissent de façon un peu mystérieuse, presque malgré moi, sans notion de temps, je laisse faire, tout cela est assez imprévisible, j'aime beaucoup ces sortes de petites "cabanes au fond du jardin" qui s'improvisent et c'est avec joie que je leur donne un moyen d'exister.

 

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