Pour ne pas vous donner l’impression de vous être faits avoir sur la marchandise, entrons directement dans le vif du sujet : la foi. A commencer par Radio Notre Dame, ou comment informer par la prière et la méditation. Louis Daufresne est journaliste dans cette rédaction. Je me demande s’il accuse les non pratiquants (c’est-à-dire les non-assidus à la messe du dimanche) d’être responsables de la crise ? Ou bien il fait parti de ceux que j’aime appeler les "autres convaincus", qui ne portent aucun jugement sur la manière dont les autres vivent leur foi (ou pas).
Bref, nous ne sommes pas venus pour déblatérer religion, mais pour parler du roman de Louis Daufresne : Le Roman des héroïnes de Dieu. Comme pour Stalingrad, il a compris que l’espoir se bâtit autour de héros et d’exploits, il a donc fouiné je ne sais pas où pour nous trouver neuf femmes dont le destin a fleuri après leur rencontre avec la foi catholique.
Kateri, Eudoxie, Germaine, Bathilde, Isabelle d’Aragon, Irène de Tomar, Colombe, Marguerite, Hélène… Iroquoise, reine, courtisane, fugitive, bergère, simplette, esclave… Inconnues au bataillon du commun des mortels parce que tombées dans l’oubli, Louis Daufresne les ressuscite pour souffler un peu sur l’étincelle d’espoir qui manque au monde.
En effet, chacune d’entre elles a vu sa vie se briser après une épreuve plus difficile que les autres ou un choix ne dépendant pas de leur volonté. Ces victimes de dommages collatéraux se sont relevées grâce à leur foi et leur amour de Dieu. Au-delà du destin de ses femmes, Louis Daufresne redéfinit sa religion et son côté bienveillant de ses rites rassurants à ses fondements rédempteurs. En clair, ça ne dépend que de nous de devenir meilleur ou de changer (en bien) notre vie.
Petit point faible du roman : j’ai trouvé la lecture laborieuse. Le texte ressemble à une retranscription de notes, je ne pense pas que j’en aurais voulu à qui que ce soit de romancer un peu tout ça. Mais le contenu vaut tout de même le détour, pour le message qu’il porte en forme de "soyez votre propre héros, ce n’était pas gagné pour elles, elles l’ont fait". Parce que même si la religion plane, l’espoir mérite qu’on l’attrape, quel que soit son titre. |