Comédie de Benoît Moret, mise en scène de Julien Sibre, avec José Paul, Didier Brice, Caroline Maillard et Benoît Moret.
L’intérieur d’une maison au décor "marin" : tableaux de poissons, de crustacés, filet de pêche, assiettes ou mobiles représentant des crabes et des crevettes. Et une tête de Mérou la bouche ouverte…
Deux anciens occupants de la demeure, père et fils, ont loué sans le savoir la maison le même week-end et vont devoir cohabiter. Ils vont devoir également faire avec le propriétaire, pas décidé à quitter les lieux.
Démarre alors un séjour mouvementé entre recherche de statuette oubliée au grenier et pâte à sel, l’autre passion de leur hôte. Première pièce de Benoît Moret, dont on a déjà pu apprécier l’humour absurde et décalé (à la Roland Dubillard) dans plusieurs sketchs de l’Atelier de Pierre Palmade, "A flanc de colline" est une comédie complètement déjantée qui va loin dans l’absurde.
Tout doucement, l’auteur nous fait entrer dans la cinquième dimension pour notre plus grand plaisir. Un ours blanc montant sur le toit chasser les cigognes y côtoie un morse géant et un champion d’Europe de pâte à sel au masque de condor.
Le tout, mis en scène de main de maître par Julien Sibre qui, après "Le repas des fauves" confirme son talent de directeur d’acteur et impulse a cette comédie loufoque et bien ficelée un rythme trépidant. Un bon moment que les acteurs servent avec bonheur.
Didier Brice dans un personnage proche de François Pignon du "Dîner de cons", la sauvagerie et l’étrangeté en plus, mène la danse avec allant. A ses côtés, Benoît Moret joue le fils avec beaucoup de justesse, et son humour flegmatique à contretemps.
Quant à José Paul, il nous régale de son personnage de menteur pris à son propre jeu obligé d’aller loin dans la surenchère. Sa finesse de jeu est proprement savoureuse. Enfin, le seul élément féminin de la pièce est campé par Caroline Maillard qui compose un personnage de voisine touchant et énergique.
Bonne surprise donc que cette comédie, où les personnages trouveront encore mieux que ce à quoi ils aspiraient, qui semble bien partie pour devenir culte.
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