Montage de textes de Jean-Claude Grumberg, avec Jean-Claude Grumberg, Serge Kribus et Olga Grumberg, sous le regard de Stéphanie Tesson.
Inspiré de la conférence à l'anglo-saxonne donnée, notamment, par un écrivain rétribué pour parler de lui et son oeuvre, le prolifique auteur dramatique, écrivain et scénariste Jean-Claude Grumberg a conçu un spectacle en forme de conférence illustrée par des saynètes théâtrales.
Né en 1939, enfant caché pendant la Seconde guerre mondiale dont le père est mort en déportation, il signe une oeuvre identitaire dans laquelle il traite les thèmes récurrents que sont l'identité juive, l'antisémitisme, le traumatisme de la guerre et la Shoah, ce qui induit, en l'espèce, le titre "Chez les Ufs", "Uf" étant l'acronyme grumbergien de "Juif".
Et ce, à la manière du tragique burlesque, car dit-il : "Mieux vaut verser une ou deux larmes dans votre encre, ajouter une pincée d’humour, et diluer le tout dans l’océan de barbarie et d’inhumanité que fut notre vingtième siècle".
Sur scène, Jean-Claude Grumberg, officiant à sa table d'écriture parle de lui, mais à la troisième personne du singulier, s'érigeant ainsi en personnage autofictionnel, et, réminiscence du jeune comédien qu'il fut, donne parfois la réplique aux deux officiants qui dispensent, en extrait ou en intégralité, quelques unes de ses pièces courtes.
Dans le registre du théâtre populaire des années 50-60 et du jeu de troupe, les porteurs de parole sont des proches qui jouent à l'unisson. Les comédiens Serge Kribus et Olga Grumberg donnent vie à des personnages de candides, qui, de "L’Atelier" à la version customisée d'un conte célèbre, "Le Petit Chaperon Uf", sont saisis par la folie des hommes et de l'Histoire.
"Un portrait de l’artiste en pièces détachées". Ainsi Stéphanie Tesson, qui en est le regard extérieur, qualifie-t-elle judicieusement ce spectacle s'inscrit comme une curiosité de la rentrée théâtrale. |