Comédie de Jean-Noël Fenwick, mise en scène de Stéphanie Froeliger, avec Guillaume Bouchède, Constance Carrelet, Michel Cremades, Benjamin Egner, Daniel Hanssens et Valérie Vogt.
A deux pas du lieux, où le spectacle a vu le jour en 1989, "Les palmes de M. Schutz", devenu culte, auréolé de ses 11 nominations et 4 Molières (dont celui du meilleur auteur, metteur en scène et décorateur), remonte sur scène au Théâtre Michel, dans le plus grand respect de la pièce originelle.
C'est en effet Patrick Zard', parti prenante du spectacle depuis ces débuts en tant que comédien qui, avec l'accord de Gérard Caillaud, s'empare de la direction artistique avec la volonté proclamée de conserver au maximum la mise en scène de ce dernier, en l'adaptant bien entendu à la nouvelle distribution.
Il offre également aux spectateurs les magnifiques décors originaux de Jacques Voizot, restaurés, et adaptés à la scène du Théâtre Michel, qui recréent merveilleusement l'atelier début du siècle de Pierre et Marie Curie à l'école de physique chimie de la ville de Paris.
"Les palmes de M. Schutz", à la fois spectacle comique, historique, et de vulgarisation scientifique, relate les aventures des deux savants en s'attachant particulièrement au début de leurs recherches et à leur découverte de la radioactivité de l'uranium puis du radium, tout en explorant l'aspect humain de ces deux personnalités, mari et femme à la ville, chercheurs d'envergure internationale, parents d'une petite fille et co-détenteurs du prix nobel de physique.
L'écriture mordante et drolatique de Jean-Noël Fenwick arrive cependant à dépasser le cadre historique et romanesque pour tendre vers une satire sociale pertinente trouvant de nombreux échos dans l'époque actuelle.
Il faut écouter attentivement des répliques pour profiter pleinement de toute la richesse des dialogues, emplis de jeux de mots, de sous-entendus et de références à l'actualité.
Sous la direction de Stéphanie Froeliger, les comédiens s'emparent avec brio de leurs personnages. Benjamin Egner et Contance Carrelet, dans les rôles principaux sont d'une grande justesse et permettent aux spectateurs une forte empathie vis à vis de Pierre et Marie Curie, empathie qui participe pour une grande part à la réussite du spectacle.
Guillaume Bouchède (Bichro), Valérie Vogt (Georgette), Michel Crémadès (le recteur d'académie) et Daniel Hanssens (le fameux M. Schutz) proposent une galerie de personnages secondaires tous plus truculents les uns que les autres.
Patrick Zard', qui a mis il faut quand même le dire toutes les chances de son côté avec cette adaptation, remporte cependant le pari pas forcément gagné d'avance, de recréer un spectacle à la hauteur de l'originel.
On savoure le texte de Jean-Noël Fenwick, parfaitement mis en valeur par la mise en scène, le fabuleux décor, et la prestation des comédiens sans bouder, à aucun moment, notre plaisir. |