Monologue dramatique de Timothée de Fombelle interprété par Clémence Poésy dans une mise en scène de Etienne Guichard.
Hiver 1942, dans un appartement parisien, une jeune femme est à sa machine à écrire. Elle semble nerveuse, se parle à elle-même, de manière décousue, et écrit une histoire qui semble celle d'une autre femme, plus âgée, dans un monde où la guerre n'existe pas ou plus.
Petit à peti, on comprend que cette histoire c'est la sienne, celle qu'elle s'imagine, et que cette jeune fille attend un homme, qui doit lui dicter des messages clandestins, dans le cadre d'un réseau de résistance. Il n'est pas venu. Elle aurait du fuir. Elle est restée et écrit la vie qu'elle n'aura jamais, avec cet homme.
"Je danse toujours" est un texte de Timothée de Fombelle à la fois poétique et dense, qui parle de la fragilité de la vie, de la difficulté du présent, de la place des souvenirs. C'est également un polar qui maintient le spectateur dans le doute du dénouement final.
Seule sur scène, Clémence Poésy incarne le personnage central avec beaucoup de brio, de nuances, de justesse sous la direction d'Etienne Guichard qui s'est attaché à rendre le monologue fluide et vivant.
L'ambiguïté du texte et les allers-retours incessants entre le passé, le futur et le présent, peut-être insuffisamment soulignés par la mise en scène qui donne la priorité aux sentiments, brouillent cependant la narration, au point de perdre certains spectateurs et entravent la montée en puissance d'un suspense qui pourrait être plus prenant.
Restent cependant la force évocatrice de Clémence Poésy, magistrale, et la beauté d'un texte, certes touffu et douloureux, mais empreint de poésie. |