Théâtre d'improvisation mené par Gwen Aduh, avec en alternance Gwen Aduh, Arnaud Aymard, Aurélie de Cazanove, Jeanne Ferron, Stanislas Hilairet, Lula Hugot, Pépito Matéo, Yann de Monterno, Calixte de Nigremont, Miren Pradier, Valérie Véril et Jennie Anne Walker.
Quelques éléments de décor, un parquet en damier d'échiquier, un rideau rouge, des lustres à pampilles, et une accorte servante suffisent à transformer la scène en café du 18ème siècle où s'installe et s'attable le public venu à "La taverne Munchausen" pour assister à un spectacle de théâtre d'improvisation en forme de "joutes verbieuses et improvisades".
L'idée de Gwen Aduh, menée par sa Compagnie des femmes à barbe, est aussi heureuse que judicieuse en ce qu'elle renouvelle l'exercice et le défi de l'improvisation qu'il place sous le signe des fantasques récits du fameux baron de Munchausen et des jeux d'esprit en vogue audit siècle dans les salons aristocratiques.
Va donc sévir un quatuor de têtes aux blasons couronnés, poudrées et mouchetées à l'envi, en costumes d'époque, pourpoints brodées et robes à panier, et emperruquées des luxuriants échafaudages capillaires, dont était friande la reine Marie-Antoinette, confectionnés avec fantaisie par Aurélie de Cazanove.
Ces nobles figures, au demeurant désargentées, s'affrontent pour tenter de glaner quelques écus, remporter le titre de roi ou reine de la soirée et surtout éviter d'être le grand perdant qui lui coûtera sa tête, guillotine oblige, grâce à leur langue bien pendue pour dispenser une invraisemblable histoire à partir d'une situation imaginée par un maître du jeu, dont l'office est dévolu à un abbé intraitable qui fait marcher son petit monde à la sonnette, puis par le public.
Le divertissement est chaque soir renouvelé puisque assuré par des protagonistes différents qui interviennent en alternance, le ton de la soirée dépendant de leur verve et de leur inspiration du jour.
Ce soir-là, jouaient leur tête, pour la couronne ou la guillotine, la gourde Carmen Mercedes marquise de la Natividad (Lula Hugot), la piquante duchesse Olympe Pachassé de Montalenvert (Miren Pradier), le "mignon" comte Jean-Chrysostome de Méreilleux (Yann de Monterno) et l'huluberlu marquis Stanislas de le Hulotte (Stanislas Hilairet).
Gwen Aduh, qui ne manque ni d'esprit ni de répartie, campe avec efficacité le Monsieur Loyal assurant tant l'enchainement des partitions que l'interactivité avec le public, rattrapant par le fond des basques tant les interminables divagations échevelées des protagonistes que leurs éventuels errements imaginatifs.
Que la fête commence ! |