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Interview  (Paris)  décembre 2004

Delphine Sagot, découverte dans "Mon colocataire est une garce" de Fabrice Blind qui a triomphé pendant plusieurs années à Paris et en province, revient sur scène dans deux comédies "Attention: un voisin près de chez vous!" de Merri et dans "Régime sensuel" de Gilles Gangloff.

Passionnée de théâtre, d'humour et de comédie, elle cartonne sur scène dans un registre où peu de comédiennes osent s'aventurer, celui du burlesque et du comique.

Nous l'avons rencontrer, en pleine forme et gonflée à bloc, après une représentation ; tout va vite, très vite avec Delphine Sagot !

Vous êtes toute jeune dans le métier. Comment êtes-vous devenue comédienne ?

Delphine Sagot : Depuis toujours j'ai voulu faire ça. Je pense que cela me vient de mon père qui voulait être comédien sans avoir jamais osé le faire parce qu'il était parisien et fou de théâtre. Je me suis rendue compte récemment que j'ai toujours été bercée par cela et vécu dans cet univers. Et j'ai toujours voulu faire ça. Ainsi dès que j'ai su lire j'ai appris toutes les pièces de Molière et vers 8-9 ans, je les jouais seule dans ma chambre. Comme personne en voulait s'amuser à ça avec moi je jouais tous les rôles.

Et un jour, j'ai dit à mes parents que je voulais faire du théâtre et ils m'ont inscrit dans un petit cours municipal, dans le sud de la France, où je vivais. J'ai rencontré Monique Couturier, mon premier professeur, qui était une femme formidable qui m'a vraiment montée sur scène vers 12 ans. Ensuite, j'ai fait le conservatoire de Toulon, le cursus classique de 4 ans et j'ai obtenu le premier prix en comédie classique. Ce qui est drôle car en fait je voulais faire de l'humour.

Ensuite, il était temps de voler de mes propres ailes et j'ai fait quelque chose de radicalement différent. J'ai écris des sketches que je jouais dans les bars et les restaurants de la région. Mon prof trouvait cela inadmissible compte tenu de ma formation mais c'est ce qui me plaisait. Le rire agit comme une drogue. Entendre le public rire me transporte car c'est très intime de faire rire quelqu'un. Car c'est une réaction spontanée. Comme j'ai vu que ça marchait bien, j'ai monté un one-woman-show que j'ai joué sur la côte.

J'ai également participé à quelques festivals dont celui de Puy Saint Vincent en 2000. J'y ai rencontré Fabrice Blind. Au bout de trois secondes nous sommes devenus amis, ce qui ne m'était jamais arrivé. Il a décidé d'écrire une pièce pour que nous puissions jouer ensemble. Et il s'agissait de "Mon colocataire est une garce" qui était la suite de "Mon colocataire est une merde" qu'il avait écrit et joué avec Jean Luc Lemoine. Nous avons joué cette pièce pendant près de 4 ans. Dans toute la France et au Point Virgule, qui est un lieu magique, et au Méry.

Ensuite nos chemins se sont séparés. Aujourd'hui mon actualité c'est la pièce de Merri "Attention : un voisin près de chez vous!" et "Régime sensuel" de Gilles Gangloff.

Revenons un peu en arrière. Votre one-man-show était composé de sketches autobiographiques comme de coutume ? Et dans quel registre ?

Delphine Sagot : Au tout début, il s'agissait de sketches autour de personnages un peu caricaturaux, car j'aime me déguiser, des portraits un peu rock'n roll car je suis un peu excessive et il y avait des chansons. Ensuite, j'ai écrit des sketches qui se rapprochaient davantage de situations réelles.

"Mon colocataire est une garce", pièce qui a connu un très beau succès, a constitué une chance pour vous?

Delphine Sagot : C'est le hasard et en même temps comme je ne crois pas au hasard, c'est une belle rencontre. Je suis allée à ce festival que je connaissais pas et j'ai été sélectionnée immédiatement. C'était une très belle aventure qui fait partie complètement de ma vie artistique. J'ai eu de la chance.

Le grand succès de cette pièce vous a-t-il apporté de nombreuses propositions de rôles ?

Delphine Sagot : Pas tant que cela.

Votre actualité c'est donc deux pièces, Attention : un voisin près de chez vous et Régime sensuel. Comment cela s'est-il passé?

Delphine Sagot : J'ai fait la lecture de "Attention : un voisin près de chez vous" pour rendre service à Merri car au début je n'étais pas prévue pour le rôle. Quant à "Régime sensuel", je l'ai produit avec Gilles Gangloff. Le travail ne vient pas tout seul.

Et comment avez-vous rencontré ce dernier?

Delphine Sagot : Je le connaissais depuis longtemps à force de le croiser, comme souvent dans ce métier, mais sans sympathiser. Et puis nous nous sommes parlés et nous avons constaté que nous étions sur la même planète. Il m'a parlé de cette pièce, qui est soi-disant un peu rentre-dedans, un peu crue, ce qui effraie un peu les producteurs. Et je l'ai lue d'une traite et je l'ai appelé tout de suite en lui proposant de la monter.

Dès le départ, vous aviez choisi le rôle d'Elisabeth?

Delphine Sagot : Oui. Ce rôle était le plus proche de moi et s'éloignait vraiment du rôle de vamp que j'ai joué dans "Mon colocataire".

Vous ne les jouez pas tous les soirs mais en alternance. Cela étant, certains soirs vous enchaînez les deux qui sont des pièces très différentes mais basées sur le rythme et l'énergie. C'est un challenge?

Delphine Sagot : Dans Attention, qui est une pièce burlesque, j'ai l'impression de jouer avec des copains. Les portes claquent, c'est fou, je joue avec des mecs, j'ai 2 frères et donc je sais ce que c'est, on se met des gifles, on mange du blougui-boulga, on rit beaucoup et j'ai l'impression d'avoir 8 ans. Et je m'amuse beaucoup. Ensuite, avec "Régime sensuel", je joue un pièce plus réaliste avec des filles et je passe une soirée avec des copines. Je m'amuse tout autant mais c'est une soirée de filles. Et je retrouve donc ce que j'ai envie de faire dans la vie. J'ai envie de faire les deux.

Vous connaissiez Karine Kadi et Chantal Baroin vos partenaires de "Régime sensuel" ?

Delphine Sagot : Non, c'est encore une rencontre.

Mais concrètement comment faites-vous pour jouer les 2 ?

Delphine Sagot : La vie est tellement passionnante que je trouve dommage de se cantonner à faire une seule chose ! Dès que je me lève, je fais mille choses. J'adore ça, c'est ma nature. Je trouve qu'il faut profiter de tout et à fond. Et je dispose de suffisamment d'énergie pour jouer 2 pièces !

Nous avons rencontré Merri qui enchaîne 3 spectacles voire plus dans la soirée. Allez-vous en faire autant?

Delphine Sagot : Pourquoi pas si l'occasion se présente ! Plus je joue, plus j'ai d'énergie car c'est ma raison d'être. Quand je suis en vacances, au bout de 3 jours, je m'ennuie ! Et puis j'ai vraiment l'impression que plus on joue plus cela développe l'énergie…qui tient peut être de la folie…(rires).

L'écriture fait-elle encore partie de vos projets?

Delphine Sagot : A l'avenir, ou bien sûr. En ce moment, j'écris pour mon petit neveu des contes pour enfants et cela me passionne. Il est mon seul lecteur pour le moment, mais…quel lecteur !

Ecrire également pour les autres?

Delphine Sagot : Cela me paraît plus difficile car je manque encore d'expérience en ce domaine. De plus, c'est une grande responsabilité.

Quel regard portez-vous sur les deux pièces que vous jouez actuellement?

Delphine Sagot : J'éprouve un plaisir de même intensité en jouant les deux mais il est différent.

Les cours de théâtre classique que vous avez suivis font partie du passé, d'un passage obligé pour apprendre le métier, qui désormais est derrière vous ou vous reste-t-il des envies de jouer des classiques?

Delphine Sagot : Tout dépend effectivement des opportunités. Dans l'immédiat, non. Mais tout dépend des rencontres. Je ne me ferme aucune porte car j'aime tout faire et je ne renie pas mon passé. C'était indispensable pour acquérir les bases et prendre confiance en soi car j'étais très timide. Et cela m'a aussi permis ensuite d'aller vers les gens pour leur parler, faire des improvisations.

J'ai accompagné Merri dans des cabarets et j'adore ça aussi. Je suis très cirque. Je rêvais de faire l'Ecole du cirque mais mes parents s'y sont opposés. Et je travaille au Théâtre du Triomphe car j'aime tout faire. Pour moi, le théâtre ce n'est pas que venir pour jouer. J'aime m'occuper de la régie, créer une lumière, gérer un théâtre, promotionner un spectacle. Comme dans le cirque. Chez Pinder, celui qui vend les pop corn est aussi trapéziste !

La mise en scène vous intéresserait également?

Delphine Sagot : Oui. Quand j'aurais acquis plus d'expérience, cela me plairait de monter un spectacle de A à Z. Je suis une passionnée. J'aime les lieux aussi. Par exemple, le théâtre à l'italienne comme le Théâtre Michel.

En ce moment, il y a beaucoup de recherches pour faire du théâtre dans des lieux alternatifs dont la vocation n'est pas de servir de scène. Qu'en pensez-vous?

Delphine Sagot : Ce n'est pas du tout mon truc. J'aime les théâtres? Les fauteuils rouges, les scènes à l'ancienne. Et les lieux magiques, chargés d'histoire théâtrale.

Le cinéma, l'image, vous intéressent-ils?

Delphine Sagot : Oui. Mais je n'ai pas eu de proposition en ce sens. Peut être du fait du cloisonnement qui existe entre le cinéma et le théâtre.

Cela paraît étonnant car en France, il y a peu de comédiennes qui comme vous sont débordantes d'énergie, très expressives et ont un vrai tempérament comique.

Delphine Sagot : C'est aussi une question de fait. En ce moment, il s'agit plutôt d'un cinéma réaliste et intimiste.

Aimez-vous également le théâtre en tant que spectatrice?

Delphine Sagot : Oui, énormément. Et je suis très bon public. Je ris facilement et j'y vais avec plaisir. Là, en ce moment, je vais tout le temps chez Pinder parce qu'ils sont sur la pelouse de Reuilly et c'est mon cadeau de Noël. J'ai 5 ans quand j'y vais. Je vais aussi voir mes potes. En ce moment, je peux plus difficilement y aller.

Avez-vous des spectacles à recommander ?

Delphine Sagot : J'adore Isabelle Parcy mais je ne crois pas qu'elle soit sur scène en ce moment. J'ai vu plusieurs fois "Caveman" avec Gilles Gangloff au Méry. Il y a aussi "La grand messe" de Merri qui est vraiment un super spectacle et un concept nouveau qu'il faut absolument voir.

Quel est votre état d'esprit aujourd'hui ?

Delphine Sagot : Je fais le plus beau métier du monde. Tous les soirs je me mets en pyjama pour aller travailler, c'est quand même drôle ! Et il y a une phrase qu'on se dit toujours avant d'entrer sur scène, notre leitmotiv, c'est : Surtout amuse-toi !

 

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# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

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