Tout droit venu du groupe lyonnais Déjà Vu, François Serin sort en toute intimité un deuxième album sous le nom Lauren Stuart. Projet solo et complémentaire de l'autre mais qui pour autant (oui, je vais oser ce jeu de mots) n'a pas du tout un air de déjà-vu.
Sorti uniquement en digital et vinyle, Lauren Stuart and the book of Love privilégie donc l'objet et ne propose pas de CD. C'est une belle initiative. Le CD étant banalisé voire ignoré au profit du dématérialisé, le paquet a donc été mis sur le vinyle. Bel objet donc, blanc, dans une non moins belle pochette signée Léonor Rey.
Mélancoliques, voire carrément tristes, les chansons de book Of love ne trompe pas sur la marchandise vendue dans le titre. Il y est question d'amour. Perdue, ça va sans dire. D'espoir aussi un peu.
Armé d'une boîte à rythmes, d'une guitare, d'un banjo, d'un clavier et de trompettes, le tout rehaussé de quelques invités, Lauren Stuart nous emmène donc dans son histoire que l'on imagine plus ou moins autobiographique. Ce qui est triste est souvent beau et rendons grâce à Francois Serin, il s'y connait dans le domaine. C'est élégant, parfois presque minimaliste laissant la part belle aux textes et au mélodies ("Tell me", "Blind" aux airs Beatlesiens) et aux émotions.
Loin des clichés du petit français qui veut faire comme les copains anglophones, Serin joue joliment avec les mots et rien ne choquerait si on nous annonçait que le garçon est originaire d'outre-Manche plutôt que de Lyon. C'est maîtrisé, intimiste et aussi beau qu'envoûtant. "Summertime on the way" et ses guitares hypnotiques devraient facilement vous convaincre que ce disque est une petite perle tant il concentre les émotions ressenties à l'écoute du reste de l'album. Au programme : rondeur et élégance des mélodies mais aussi ce savoir-faire qui vous donnera indéniablement envie de revenir encore et encore les écouter.
Alors précipitez-vous sur ce disque avant qu'il n'y ait plus de stock, vous serez fier de le posséder. |