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Interview  (Paris)  décembre 2013

Nous avions rencontré Jay-Jay Johanson à quelques pas des jardins du Luxembourg l'été dernier. Le crooner suédois préféré des Français venait défendre son nouvel (et excellent) album Cockroach. Mais cela a été aussi l'occasion de faire un point sur sa carrière car ce disque marque un tournant par rapport à ses précédents opus. Le meilleur moyen de s'en convaincre est encore de le voir sur scène puisqu'il passe au Trianon à Paris ce 11 décembre.

Vous venez de sortir un album best of. Après 17 ans de carrière, de quoi êtes-vous le plus et le moins fier ?

Jay-Jay Johanson : Si vous trouvez ce disque en France, ce sera en import. Il est destiné aux pays scandinaves où le public ne me connait pas et où j'ai vendu peu de disques. En France, vous connaissez ma carrière. Tous les artistes qui ont travaillé plus de dix ans ont besoin de se remettre en question, d'expérimenter de nouvelles choses. Après mes trois premiers disques, dont je suis très fier, mon écriture a évolué, en partie parce que je passais beaucoup de temps en tournée en France. Cela a été une période importante de ma vie, et qui a fortement inspiré les premiers disques, que d'une certaine façon je considère comme une trilogie.

Après ces trois premiers disques, il était temps pour moi d'essayer quelque chose d'autre. A ce moment-là, beaucoup d'artistes, comme Radiohead ou Goldfrapp, se tournaient vers la scène électronique qui proposait des choses tout à fait nouvelles. C'était une période où, personnellement, j'écoutais beaucoup Aphex Twin. J'ai donc cherché à m'orienter dans cette direction, d'abord comme un essai. J'ai travaillé avec Funkstörung en Allemagne. Les cinq premières démos étaient très bizarres, juste des voix et de l'electro bien tordue, c'est seulement ensuite que j'ai décidé de rajouter des orchestrations, pour des chansons comme Cookie ou Tomorrow. J'ai travaillé comme je l'avais fait sur l'album Tattoo qui lui, au départ, avait été écrit juste en guitare et voix.

Pour "On the radio", elle a été remixée avec un tempo plus rapide. A l'époque, j'avais même pris contact avec Daft Punk. Un des tous premiers e-mails que j'ai envoyés, c'était à la fin des années 90, était donc adressé à Guy-Manuel de Homem-Christo. J'ai reçu une réponse qui disait en substance que la chanson leur plaisait mais qu'ils ne voyaient pas ce que j'attendais d'eux puisque toute la rythmique était déjà établie. Ils trouvaient que j'étais allé trop loin dans le processus pour qu'ils puissent vraiment amener leur patte sur cette chanson.

Je me suis donc présenté à la maison de disque avec cette chanson plutôt dance et mes trois morceaux de techno bizarre. Au label, tout le monde était très excité par ce morceau dansant. Mes disques précédents étaient sortis en France, en Espagne, au Portugal, au Canada, au Brésil, en Argentine mais nous n'avions jamais eu de retour de la division US du label. Et tout à coup, le label voulait une sortie américaine avec "On The Radio" en single.

Ce n'était pas du tout mon plan au début. Avec le label en France, on pensait plutôt continuer sur la lancée de "Poison" en sortant "Cookie" en simple, ou une chanson de ce type. A partir du moment où les US nous ont dit de choisir "On The Radio" et où, en plus, ils nous demandaient d'autres morceaux de la même veine, on ne pouvait que suivre. Je suis donc rentré en studio avec les musiciens et nous nous sommes dit : "Allez, on essaie". D'un côté, j'étais excité d'avoir un retour de la part du label américain mais en même temps, je me disais que ce n'était pas la direction que je voulais au départ pour ce disque. Je souhaitais quelque chose de beaucoup plus expérimental. Je n'avais jamais travaillé comme ceci auparavant, et je ne le referai plus, mais en cela Antenna a été un test intéressant. Ensuite, Rush a été réalisé avec la même équipe.

Puis j'ai décidé de rappeler les musiciens de mes premiers albums, et c'est ce qui a donné naissance à The Long Term Physical Effects et à ce nouveau virage musical. Avec les deux disques que j'ai fait paraître ensuite, Self-Portrait et Spellbound, cela correspond à une nouvelle trilogie pour moi. Contrairement aux disques que j'avais sortis dans les années 90, là il n'y avait plus de samples ou de boucles. Avec les musiciens, nous revenions vers quelque chose de plus acoustique, qui mettait plus en avant le talent des musiciens. Je suis particulièrement fier du travail réalisé sur Spellbound. 90% du disque, je l'ai réalisé seul à la maison, au piano ou la guitare sèche. Les musiciens venaient ensuite enrichir ces chansons. La dernière chanson que nous avons réalisée pour l'album Spellbound, il y a deux ans, était "Dilemma". A l'origine, elle avait aussi été composée pour être jouée en acoustique. Mais je sentais que "Dilemma" avait besoin d'un peu plus intensité différente, et d'un habillage différent des autres chansons de Spellbound. Et lorsque nous avons commencé à travailler à la production et à la réalisation de Dilemma en studio, je me suis dit : "Voilà, c'est ça. On va prendre cette direction pour le prochain album". C'est ainsi que s'est déroulée la genèse de Cockroach, comme la suite directe et logique de Dilemma.

En même temps, à mon avis, c'est la première fois qu'on trouve autant de styles différents sur un de vos albums. Il y a de la bossa-nova, du jazz, de la musique répétitive, de la pop.

Jay-Jay Johanson : Les cinq premières chansons de Cockroach sont de la même veine. Elles ont été enregistrées dans une sorte d'unité d' "humeur pop". Elles représentent la face A du disque. La face B commence avec "Dry Bones", la reprise negro spiritual, où les voix sont mises extrêmement en avant et où on teste de nouvelles choses au niveau de la production. On enchaîne sur une chanson au rythme de bossa-nova, puis du jazz, puis de l'électronica. Cette face est plus expérimentale aussi. On y trouve Insomnia, un instrumental. Alors oui, Cockroach doit vraiment être appréhendé comme un album avec une face A et une face B. Nous laissons ainsi plein de portes ouvertes et de possibilités pour le prochain disque. (rires)


Comment vos proches voient-ils votre carrière ?

Jay-Jay Johanson : C'est bien pour moi de vivre en Suède car c'est là-bas que ma popularité est à son plus bas niveau. Il faut que mes proches m'accompagnent en France, en Turquie, au Mexique, en Espagne ou au Portugal pour se rendre compte qu'il y a un public qui suit ma carrière. Mais pour les gens que je fréquente, même si je les connais bien, tant qu'ils ne l'ont vu par eux-mêmes, ils ne s'en rendent pas compte. Alors lorsqu'ils parlent de moi, c'est en disant : "C'est un musicien. Il est plutôt sympa..." (sourire). C'est un endroit génial pour être productif, parce que là-bas personne ne cherche jamais à me déranger lorsque je travaille.

C'est pour cela que vous vous êtes présenté pour représenter la Suède au dernier concours de l'Eurovision ? Pour obtenir une certaine reconnaissance dans votre propre pays ?

Jay-Jay Johanson : Non. Ce qui est assez drôle, c'est que j'ai de tout temps détesté le concours de l'Eurovision. Cette année, j'ai rencontré et commencé à travailler avec deux musiciens suédois que j'admire vraiment. Je les voyais de temps en temps, dans des soirées, des bars, lors de concerts. C'est eux qui m'ont poussé à le faire, alors que je ne songeais pas une seconde qu'ils puissent, eux-mêmes être intéressés par cette compétition.

Il est amusant de constater qu'en Suède les gens s'intéressent souvent à des styles musicaux très différents. Ces musiciens connaissaient l'organisateur du concours de présélection pour l'Eurovision, et ils savaient que ce type aimait vraiment la musique que je faisais dans les années 90. Ils me l'ont présenté, et celui-ci m'a dit : "C'est un concours qui laissait la place jusqu'à présent à peu d'originalité mais cette année, j'ai décidé d'ouvrir le concours à toute sorte de musique pour montrer au grand public la variété de styles de musique qui se fait en Suède". Et d'ajouter, "J'aimerais vraiment que tu participes avec une chanson vraiment typique de ta production". Je n'aime pas détester les choses, ça bouffe de l'énergie inutilement, alors j'ai décidé de participer et de le faire du mieux que je pouvais. On s'est bien amusé, c'est la première fois que j'avais autant de public en Suède. Si je n'avais pas vu Sébastien Tellier quelques années auparavant, peut-être aurais-je refusé. Et il y a eu Gainsbourg aussi qui avait écrit pour France Gall. Finalement, il y avait des gens bourrés de talent qui y étaient allé, donc il n'y a aucune raison lorsqu'on est musicien de refuser de participer à l'Eurovision.

"Dry Bones" est une chanson très particulière sur Cockroach, et dans votre carrière. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette reprise ?

Jay-Jay Johanson : C'est une chanson que les esclaves du sud des Etats-Unis avaient l'habitude de chanter. Les premiers enregistrements doivent dater des années 20. C'est du vieux negro spiritual. Je me souviens que mon père, qui était un malade de jazz, avait un enregistrement de cette chanson, et que je l'entendais étant tout gamin. Les paroles répétitives et monotones autour de la structure du squelette, un peu comme une leçon d'anatomie, m'avaient marqué. Un jour en studio, les musiciens avaient besoin d'un break. Je leur dis d'aller se détendre, et moi je reste dans le studio. Juste pour m'amuser, j'ai repensé à cette chanson, et j'en ai fait quatre prises différentes. Lorsque les gars sont rentrés de déjeuner, ils ont écouté, et ce sont eux qui m'ont persuadé de l'inclure au disque. Ils m'ont convaincu que ça donnerait du souffle au disque après les chansons pop. Ils trouvaient même que c'était vraiment dans le style "Jay-Jay". Auparavant, j'avais déjà inclus des ruptures de style, comme ça, dans mes albums. Alors je me suis dit "pourquoi pas ?". A la maison, j'ai un enfant de six ans qui n'aime pas ma musique. Il la trouve trop molle, trop triste. Son truc, c'est Kiss et ce genre de groupes. Souvent, il me dit des trucs du genre "Papa, tu ne pourrais pas faire des chansons un peu moins casse-pieds, des trucs plus intéressants". Mais quand il a entendu Dry Bones, là il m'a dit : "Elle est bien celle-là. Tu peux la remettre ?". Mon fils de six ans l'aime, Jean-Daniel Beauvallet des Inrocks l'aime aussi. Alors je me dis que cette chanson a peut-être un petit quelque chose.

Une autre chanson que je trouve étonnante sur Cockroach est "Forgetyounot". Votre voix est très en retrait alors qu'on est habitué à l'entendre mixée devant.

Jay-Jay Johanson : L'idée était bien celle-ci, ne pas accentuer la voix. C'est le morceau le plus électro que j'ai réalisé en une dizaine d'années. Je me suis dit que quitte à jouer la carte électro, autant y aller à fond. On a essayé différents effets de voix avec des vocoders différents, mais ça ne me satisfaisait pas.

Je me souvenais d'un vieux titre de Black Sabbath dans lequel Ozzy Osbourne chantait à travers la cabine Leslie d'un orgue Hammond. On a donc essayé cette méthode. On a ramené un Hammond et on a branché le micro au système d'amplification de l'orgue. C'est ce qui donne ce son entre l'électronique et l'électro-acoustique expérimentale. Et c'était vraiment ce genre de texture que je cherchais pour la voix.

L'autre truc très important pour cette chanson, était de faire des breaks au niveau de la voix. Il y a une jeune femme qui vient d'enregistrer son premier album en Suède, qui s'appelle Little Jinder, dont j'aime beaucoup le chant et la voix. Elle avait déjà sorti deux ou trois maxis en Grande-Bretagne. Elle chante de manière très syncopée, et c'est cette rythmique que j'ai essayée de retrouver dans mon interprétation. Je ne voulais pas que ma voix soit trop clean pour ce morceau.

Comment faites-vous pour renouveler votre public ? Vous êtes un des rares artistes que je vois en concert et dont le public ne vieillit pas parallèlement au chanteur ou au groupe.

Je pense que dans le public en France, il y a beaucoup de gens qui m'ont découvert dans les années 90 lorsqu'ils étaient étudiants et qu'ils cherchaient un son un peu neuf. Mais il y a huit ans, ma carrière a explosé à d'autres endroits du globe. Je crois que c'est ainsi, à travers des canaux hors de France, que certaines personnes m'ont découvert, et qu'ils viennent ensuite me voir. Il y a aussi l'effet internet. Au Mexique ou en Turquie, je joue même devant des salles remplies de très jeunes gens. Le plus surprenant pour moi est de jouer en Turquie pour des jeunes femmes qui portent le voile pendant le concert, je trouve ça extraordinaire. Et comme ailleurs, elles filment avec leur smartphone. C'est un mélange de tradition et de modernité qui m'étonne et me ravit. Tout ça pour dire que je suppose que c'est d'abord grâce aux nouveaux moyens de diffusion parce que j'ai l'impression de rester toujours dans le même style et même parfois de faire toujours le même album. Et si mon public se renouvelle, je n'ai pas vraiment l'impression que ce soit parce que ma créativité est tout d'un coup devenue débordante. (rires)

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Jay-Jay Johanson
Le Soundcloud de Jay-Jay Johanson
Le Myspace de Jay-Jay Johanson
Le Facebook de Jay-Jay Johanson

Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


Laurent Coudol         
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