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Théâtre de la Ville  (Paris)  janvier 2014

Spectacle conçu et mis en scène par Thomas Ostermeier d'après la nouvelle éponyme de Thomas Mann, avec Josef Bierbichler, Leon Klose/ Maximilian Ostermann, Martina Borroni, Marcela Giesche, Rosabel Huguet, Sabine Hollweck, Felix Römer, Mikel Aristegui, Kay Bartholomäus Schulze et les musiciens Bernardo Arias Porras et Timo Kreuser.

Thomas Mann, "Mort à Venise" et Thomas Ostermeier, voilà de quoi enflammer l'imagination.

D'autant que la nouvelle de l'auteur allemand, dont la transposition théâtrale manquait à l'appel, a suscité trois adaptations remarquées dans les disciplines de la danse par le chorégraphe allemand John Meuier, de l'opéra par le compositeur britannique Benjamin Britten et le cinéma avec le film-culte chef-d'oeuvre de Luchiono Visconti.

Né du développement d'une micro-partition réalisée lors du Festival International de Théâtre de la Biennale de Venise 2011, où il a reçu le Lion d’argent pour l'ensemble de son travail, dans le cadre d'un atelier théâtral sur la thématique des péchés capitaux, auquel participait également six autres metteurs en scène mainstream dont Rodrigo Garcia et Romeo Castellucci, ce spectacle s'avère ambitieux par sa tentative de syncrétisation multidisciplinaire.

Mais sa proposition, qui ne manquera pas de déconcerter ses "fidèles", déçoit non pas tant par la liberté d'adaptation, qui ressortit davantage à l'évocation de l'oeuvre originale, ou le procédé de l'assemblage performatif, au demeurant non concluant, mais par son choix de se déporter de la parole incarnée vers un théâtre du silence et des "emprunts" stylistiques connotés en ce qu'ils constituent la "marque de fabrique" de certains de ses homologues.

S'agissant de l'argument, l'écrivain quinquagénaire Gustav Aschenbach est devenu un largement sexagénaire chanteur d'ambiance (composition magistrale dans le pathétique de Josef Bierbichler) sévissant dans Grand Hôtel proustien - signifié par le décor de salle à manger avec ses larges baies occultées de rideaux blancs agités par une brise marine - qui "exécute" les lieder composés par Gustav Mahler sur des poèmes de Friedrich Rückert intitulés "Chants pour des enfants morts".

Sa libido en perdition est tourmentée par un adolescent qui n'est plus l'ange de la mort travesti en jeune éphèbe blond à la beauté antique, symbole du désir sublimé, mais par la trivialité du plaisir sexuel exacerbé par le corps à la jeunesse insolente d'un jeune garçon brun à l'attitude provocante à la manière des ragazze de Pasolini

Dans ce théâtre sans paroles orchestré par Thomas Ostermeier, sans autre texte que les extraits lus par l'acteur français François Loriquet, piètre officiant qui semble les déchiffrer et les livre de manière atone, tout passe donc par le non verbal et surtout le jeu des regards qui est fort peu théâtral.

Ce qui implique le recours au gros plan cinétique mais, en l'espèce, par l'usage warlikoswkien de la caméra-vidéo en direct avec caméra au poing et images "sales" projetées sur un peu esthétique écran blanc.

Le spectacle en format court, à peine plus d'une heure, s'achève par une partition chorégraphique sur une composition musicale bruitiste de Timo Kreuzer avec trois nymphettes sous un déluge de flammèches consumées, scénographie qui, certes, évoque la mort de Aschenbach, dont le nom signifie "ruisseau de cendres", mais surtout celle de l'épilogue de "The Four Seasons Restaurant" de Romeo Castellucci. Dommage.

 

MM         
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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

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"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
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"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
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"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
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"La république des imposteurs" de Eric Branca
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