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Théâtre 71  (Malakoff)  janvier 2014

Spectacle d’après Nicolas Machiavel conçu et mis en scène par Laurent Gutmann, avec Thomas Blanchard, Luc-Antoine Diquéro, Maud Le Grévellec, Shady Nafar et Pitt Simon.

En des temps où la chose politique et les péripéties de la gouvernance sont au coeur de luttes politiciennes et d'une actualité parfois triviale, le spectacle conçu par Laurent Gutmann constitue une cure de jouvence libératoire et jubilatoire.

A cette fin, par le biais d'une transposition, aussi hardie que brillante et loufoque, dans le monde du travail et à l'échelle de l'individu, il éprouve, avec autant de pertinence que d'impertinence, la réalité contemporaine des moeurs politiques à la lumière d'un traité - exemplaire par sa sagacité politique et intemporel parce que fondé sur l'intangible nature humaine - écrit au début du 16ème siècle par le célèbre Nicolas Machiavel.

Dans ce court ouvrage intitulé "Le Prince", celui qui fut le légat des Médicis a compilé les "règles de conduite qu'il osait donner à ceux qui gouvernent" qui, en outre, énoncent de véritables théories républicaines.

Laurent Gutmann, metteur en scène également diplômé en philosophie et en sciences politiques, a donc puisé avec intelligence et discernement dans ce traité qui n'a rien perdu de son acuité pour en extraire la substantifique moelle qu'il décline en objectifs pédagogiques d'un stage de réorientation professionnelle.

Inscrite non dans le registre du théâtre pseudo-documentaire, mais dans celui de la comédie satirique, la partition aussi étonnante qu'affutée prend la forme d'une irrésistible fantaisie fort bien construite qui ne verse pas dans le didactisme et évite l'écueil illustratif.

Usant des modalités classiques du stage que sont l'exerce pratique et la mise en situation et introduisant l'interactivité avec le public qui fait office de "peuple", Laurent Gutmann décortique la relation de pouvoir, consubstantielle à toute relation humaine même au niveau le plus élémentaire, entre deux individus, et hors de toute situation conflictuelle ouverte, en la déclinant au niveau d'un édifiant microcosme cobaye.

De la conquête du pouvoir qui obéit à une véritable stratégie de guerre avec élimination des rivaux à coup d'armes-jouets à la Star Wars à la prise de décisions pour conserver l'adhésion de citoyens avec la technique de la promesse qui n'engage que celui qui y croit, toutes les étapes du processus politique disséquées par Machiavel sont déclinées de manière ludique et néanmoins vertueuse.

Et ce, à travers trois configurations qui permettent également de disséquer la relation de pouvoir à l'échelon de l'individu : celle du binôme instructeur, dans lequel une hiérarchie est déjà établie, celle du groupe circonstanciel formé par les stagiaires et les "alliances" inter-groupe à géométrie variable.

Comme les aspirants à la fonction suprême ne sont pas issus des "élites naturelles" destinées à conduire la nation mais de simples, et à double titre, demandeurs d'emploi aux compétences limitées, ce qui ne les empêche pas de nourrir de hautes ambitions, l'immersion dans les préceptes "machiavéliques" se double d'une bienvenue loufoquerie.

Dans un décor reconstituant l'espace impersonnel et standardisé d'une salle polyvalente à cloisons mobile, néons et petite table avec machine à café, avec une mise en scène inventive, ce spectacle sérieux qu ine se prend pas au sérieux est dispensé par un quintet émérite.

Luc-Antoine Diquéro est impérial en formateur maître du jeu féru de polyphonie médiévale et victime d'une névrose d'identification qui lui fait endosser la pelisse à parements de velours du penseur florentin et dont le sifflet d'arbitre fait office de Toison d'or et Shady Nafar s'impose dans le rôle de l'assistante dévouée par soumission mais non exempte d'ambition vélléitaire.

Quant aux stagiaires, ils sont campés de manière irrésistible par Maud Le Grévellec épatante en jolie gourde, Pitt Simon hilarant en grand mou baba cool ex-chanteur de rock metal et Thomas Blanchard, excellent et méconnaissable, après son rôle du milliardaire Howard Hughes dans "American Tabloïd", en petit complexé à lunettes flottant dans son costume 100% confection de la grande distribution.

Bien évidemment totalement roboratif et donc indispensable.

 

MM         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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