Comédie écrite et interprétée par Cindy Doutres, Blandine Bury, Vincent Londez, Diana Laszlo, Pierre Gascoin et Romain Vissol dans une mise en scène de Béatrice de La Boulaye.
L’histoire qui est proposée au public n’a pas un auteur : elle en a une multitude. Des auteurs qui ont tous en commun d’être tombés dans le domaine public.
Dans une ère de développement durable, le Collectif La Bouée (qui avait proposé une adaptation fort réussie de "L'écume des jours" de Boris Vian) a choisi de recycler les pièces célèbres à sa façon. Il en est de même pour les costumes et les accessoires.
Sur une trame très classique donc, mettant aux prises des archétypes de théâtre (la reine, le prince, la coquette etc..), ils ont composés sous forme de patchwork et en dix-huit scènes, une tragi-comédie utilisant les mots de pas moins de trente auteurs différents de Shakespeare à Tchekhov, en passant par Feydeau ou La Fontaine.
A tour de rôle, un des comédiens viendra au pupitre lire les didascalies alors que, vêtues de leurs costumes tout en déchets recyclés, les autres joueront l’action.
Faute d’un vrai ressort dramatique et d’une unité dans le texte, l’ensemble un peu décousu manque parfois de rythme et n’a pas l’efficacité parodique du duo Sébastien Azzopardi-Sacha Danino avec "Le Tour du monde en 80 jours" mais ce grand florilège de répliques plus ou moins connues nous offre tout de même de très bons moments comme cette scène de bal absolument hilarante.
D’une manière générale, c’est quand les comédiens cessent de gesticuler qu’ils sont les plus percutants à l’image de Vincent Londez (le traître) qui, avec une économie de moyens et une précision de jeu réalise une prestation éblouissante. Ses petits camarades (Blandine Bury, Cindy Doutres, Diana Laszlo et Romain Vissol) ne ménagent pas leur énergie et s’amusent tout autant dans cette fantaisie recyclée qui offre une belle compilation de phrases célèbres du répertoire mondial.
Tirons un coup de chapeau au formidable travail des costumes de Nousch Ruellan qui composent un univers aussi drôle que réussi.
Sous la houlette de Béatrice de La Boulaye, "Rien ne se perd" tout en prouvant que les auteurs dramatiques ont dans un spectacle un rôle primordial, n’en reste pas moins un agréable et sympathique hommage au théâtre classique. |