Comédie écrite et mise en scène par Alexis Michalik, avec Jeanne Arenes, Maud Baecker, Michel Derville, Arnaud Dupont, Vincent Joncquez et Mathieu Métral.
Avec "Le cercle des illusionnistes", Alexis Michalik signe une deuxième pièce en tant qu'auteur en s'appuyant sur ce qui a fait le succès de son "Le Porteur d'Histoire" : une variation romantique, ludique et jubilatoire autours du roman-feuilleton historique avec une intrigue à tiroirs qui fait passer le spectateur par moult lieux et époques conduisant à un dénouement imprévisible.
Si l'univers de Dumas servait de toile de fond au "Porteur d'Histoire", dans "Le cercle des illusionnistes", ce sont la magie et le cinéma qui sont mis à l'honneur par le biais de figures emblématiques telles que Robert Houdin et Georges Méliès, dont les vies abracadabrantes permettent à l'auteur d'installer une intrigue riche en rebondissements où tout commence avec le vol d'un sac et la rencontre du voleur avec sa victime qui va les amener à évoquer la vie du célèbre magicien.
Sur scène ils sont six comédiens à donner vie à plus de vingt-six personnages (!) de manière pourtant fluide et crédible, grâce à une mise en scène, comme pour son spectacle précédent, très cinématographique et réglée au millimètre, doublée d'une inventivité scénographique indéniable conçue par Olivier Roset avec la collaboration de Juliette Azémar, qui exploite les possibilités offertes à la fois par la vidéo, les costumes bien pensés de Marion Rebmann et les jeux d'éclairages de Pascal Sautelet dans une émulation artistique qui se traduit jusque dans l'enthousiasme des acteurs.
Dans deux styles complètement différents, Michel Derville et Maud Baecker habitent le plateau de leur présence, tandis que Jeanne Arènes passe avec aisance de l'un à l'autre des différents personnages qu'elle incarne. Arnaud Dupont, Mathieu Métral et Vincent Joncquez viennent compléter cette distribution bien troussée.
Si l'intrigue tarde à se mettre en place à force de circonvolutions et si, de manière générale, le spectacle n'aurait pas pâti à être resserré, reste que la magie de l'histoire, des lieux, des personnages et des tours de passe-passe opère grâce au don d'Alexis Michalik pour invoquer et évoquer un univers.
Bons sentiments et raccourcis parfois elliptiques sont bien sûr au rendez-vous mais force est de constater qu'on ne boude pas son plaisir devant ce spectacle haut en couleurs et très rythmé qui déploie un véritable arsenal scénique et scénaristique fédérateur et dans lequel tours de magie, effets visuels et vidéos habillent le spectacle d'un halo féérique propices à susciter un émerveillement d'enfant.
Si "Le Porteur d'Histoire" emballait immédiatement par son hommage vibrant au romanesque et aux conteurs ainsi que son inventivité avec peu de moyens, "Le cercle des illusionnistes" séduit, nonobstant sa surabondance, par sa recherche créative au service de l'histoire.
Et il y a lieu de saluer l'audace et le talent de scénariste certes, mais plus particulièrement de metteur en scène et de directeur de troupe du jeune Alexis Michalik qui insuffle à l'ensemble une belle énergie. |