De l’audace, de la folie, de la transe, du génie. Il aura fallu deux années de travail et un coup du destin pour que Thomas de Pourquery, Saxophoniste, chanteur, arrangeur, chef d’orchestre et metteur en sons mène à bien ce projet : rejouer, réarranger Sun Ra. Surtout se raconter, s'exprimer à travers lui.
Thomas de Pourquery (collectif des falaises, ONJ en 2001/2002, Mégaoctet d’Andy Emler, DPZ, Rigolus, The Endless Summer…) fait partie, comme Médéric Collignon par exemple, de cette jeunesse jubilatoire du jazz, au talent indéniable et qui déteste autant être enfermé dans un style que les cadres ou les étiquettes.
Avec le Supersonic, groupe choc de cinq musiciens des plus virtuoses (Laurent Bardainne au saxophone ténor et baryton ; Fabrice Martinez à la trompette, bugle et tuba ; Arnaud Roulin au piano et synthétiseurs ; Frederick Galiay à la basse et electronics et Edward Perraud à la batterie et electronics), Thomas de Pourquery invoque les esprits (de l'espace) et provoque un cyclone où tourbillonnent les formes, les timbres, les couleurs et les harmonies.
Libertaires, inventives, déroutantes et ambitieuses, les réinterprétations et les compositions ("Three Moons", "Disco 2100", "N’Other Blue Man Pool") du diabolique saxophoniste captent ce qui fait l’essence même de la musique de Sun Ra. On y retrouve ce jazz spatial et ces rythmiques endiablées ("Shadow World", "Rocket Number Nine", "The Perfect Man", "Watusi Egytian March"), cette approche sophistiquée de la voix ("Love In Outer Space", "Enlightenment") et les espaces de libertés harmoniques. Thomas de Pourquery avec son charisme indéniable, son sens de l’humour et son extravagance redonne, avec d’autres, son sens original au jazz : le mélange, le creuset. Souffle la tempête, expériences polysonores, jouissives, communion des sens, exaltation, délire, électrise les planètes… mon dieu ces types sont fous ! Et nous d’entamer une danse tribale et de voir apparaitre des lumières dans le ciel… |