Spectacle humoristique écrit et interprété par Nicole Genovese, assistée de Renaud Boutin, Nelson Ghrénassia et Adrienne Winling.
Une solide expérience acquise au sein du théâtre subventionné a nourri la réflexion de Nicole Genovese sur son métier de comédienne.
Et surtout sur le dogmatisme théâtral ambiant tenant notamment au clivage entre le théâtre intellectuel, et donc réservée à l'élite cultivée de la nation, référence pour la jeune création contemporaine et le théâtre de divertissement issu du théâtre de foire, et donc populaire, destiné à la plèbe inculte, au rang duquel figurent le théâtre de boulevard et une de ses emblématiques déclinaisons qu'est le vaudeville.
Cette réflexion, ordonnée autour du théâtre qu'elle entend comme essentiellement politique et subversif, a conduit à l'écriture de plusieurs partitions destinées à la scène dont la dernière qui sera dévoilée au public, et non la moindre, est un vaudeville intitulé "Ciel, mon placard...".
Mais cet acmé réflexif est précédé de plusieurs opus dont une désopilante conférence performative sur le thème du "Théâtre de boulevard" dont elle renverse le postulat en le considérant comme un "outil paradoxal de valorisation d’appropriation culturelle" et dans lequel elle épingle de manière aussi loufoque que pertinente et circonstanciée les (im)postures.
Dans "Mon métier, ma passion", sous-titré "Naissance d'un vaudeville", elle s'attache à dévoiler au public "la trajectoire qu'endure la naissance d'un veau-de-ville en milieu hostile", c'est-à-dire les étapes de production d'un spectacle, et en l'occurrence celui de son vaudeville, en procédant de manière analogique par une comparaison pour le moins inattendue avec les différentes étapes du tissage de puis la tonte du mouton.
A l'exception du mouton, elle a réuni sur scène tous les outils utilisés par l'artisan-tisserand, qu'elle manipule en connaissance de cause, et, "hardi petit !", elle enfourche son dada, elle tisse et elle cause en costume folklorique finlandais puis en caftan, clins d'oeil autobiographiques.
Avec des intermèdes illustratifs constituées de brefs extraits du fameux feuilleton "Plus belle la vie", Nicole Genovese raconte avec autant d'humour que d'ironie et d'(auto)dérision le parcours du combattant du comédien-auteur confronté à la quête des subventions. Car également en matière de culture, l'argent est le nerf de la guerre.
De jubilatoires tribulations se finissant en happy end avec un avant-goût du "placard". |