AAAAH ! La Motown… Ce mot magique digne d’un "merci s’il vous plait", puissance 30. Un signe de respect et un gage de "bien élevé". Il suffit que la maison présente un nouvel artiste, ou représente un ancien, pour qu’il soit immédiatement cool et classe à la fois. Le talent qui va avec, bien sûr !
Harrison Kennedy nous livre une bien douce escapade dans la soul à l’harmonica et aux petites cordes frétillantes : Soulscape. Un petit trésor de velouté crème de marrons à la vanille… Oui, tout ça à la fois, non non, ce n’est pas du tout too much, juste ce qu’il faut, voyez donc.
Des premiers accords dans les années 70 (et avant j’imagine), au sein du groupe The Chairmen of The Board, Harrison Kennedy suit son bonhomme de chemin toujours plus blues, toujours plus soul. Ce qui m’a évidemment mis en quête de la subtile nuance entre blues et soul… Deux noms, deux musiques ?
Le blues est un genre vocal et instrumental, pour exprimer sa tristesse et ses déboires. OK. Les origines de la musique soul se situent plus tard, elle est dérivée du gospel et du rythm and blues. Bon, c’est pareil alors. Il y a du rustique et de l’ancien temps dans Soulscape. C’est pas faux. Et le jazz dans tout ça ? Plus tard ! Bien plus tard ! Et encore plus tard ? Ah ben c’est Rihanna… Misère ! Mais où va le monde ?
Bref, si le concept vous échappe, Harrison Kennedy s’adresse à un public select, nostalgique et rêveur, bande de romantiques, va ! Il joue du banjo, de la mandoline et de l’harmonica, la bande son idéale d’un western du fin fond de l’Ouest aride et sauvage de l’Amérique d’avant, celle qui représentait l’avenir et le futur de la planète. Maintenant, c’est plutôt la Chine… Mes aïeux !
N’ayons pas peur des mots ma chère, Soulscape est un retour magistral aux sources de la musique des gens bien élevés, entre balloche country-saucisse et canapé cul-serré. Presque acoustique, pas tout à fait désuet, Harrison Kennedy n’est pas seulement un talentueux musicien. Il dégage un charme palpable au canal carpien des conduits auditifs. Mais non, je ne dis pas n’importe quoi, écoutez-le, vous verrez.
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