Nouveau thriller mystico-géopolitique de l’auteur des Héritiers de Stonehenge (déjà chroniqué dans ces pages en 2011 ; on notera au passage l’imagination débordante des traducteurs pour l’adaptation française !).
Sam Christer reprend donc son épée de pèlerin et surtout les codes qui ont fait ses précédents succès : un mythe (ici la légende du Roi Arthur), une transposition à l’ère moderne (Arthuriens Vs. Al Quaïda, il fallait y penser !), une société secrète ancienne, bienfaisante aux ramifications mondiales (et à la puissance financière sans limite) dont l’existence secrète est menacée par un vaste complot terroriste.
Le pitch : le crime d’un antiquaire américain sur fond de trafic de relique celtique sert de point de départ à une enquête du FBI ou plutôt du service des crimes historiques, religieux et inexpliqués (une espèce de X-Files mystique en somme). Mitzi Fallon, fraîchement mutée est en charge de l’affaire et devient rapidement l’attachant personnage central avec son caractère bien trempé et son langage fleuri.
Ce qui démarre comme un fait divers anecdotique va prendre rapidement une dimension philosophique et manichéenne (le camp du bien étant personnalisé par les descendants des Chevaliers de la Table Ronde, organisés en une puissante société secrète, l’OSSA (l’Ordre Secret et Sacré des Arthuriens), sorte de milice parallèle en contact avec les grands de ce monde et destinée à enrayer le Mal sous toutes ses formes (incarné ici par un certain Josep Mardrid en écho au Mordred incestueux de la Légende).
Bref, inutile d’en dévoiler davantage car une fois que l’on a digéré / accepté cette trame un peu tordue, il faut bien reconnaître que le bouquin se dévore de la première à la dernière page (et c’est tant mieux, parce qu’avec l’abondance de personnages secondaires, mieux vaut ne pas être trop distrait dans sa lecture, sous peine de repartir régulièrement à la case départ !).
Sam Christer est passé maître dans l’art de faire monter le suspens et la succession de chapitres courts mêlant habilement enquêtes parallèles et alternance de lieux, maintient le lecteur en haleine jusqu’au dénouement.
Moins racoleur et mieux ficelé que ses précédents romans, Les Héritiers de Camelot se révèle donc être un bon polar qui devrait, en bon héritier de l’œuvre de Dan Brown (il n’y a pas qu’Arthur qui a fait des émules), séduire les amateurs du genre. |