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Théâtre de la Commune  (Aubervilliers)  mars 2014

Drame de Victor Hugo, mise en scène de Jean-Louis Benoit, avec Anthony Audoux, Thierry Bosc, Ninon Brétécher, Laurent Delvert, Alexandre Jazédé, Martin Loizillon, Jonathan Moussali, Fabien Orcier, Nathalie Richard et Maxime Taffanel.

Fort de sa conception d'un théâtre social et de la mission de l'artiste, du "poète qui a charge d'âmes", qui tient à l'éducation du peuple, Victor Hugo trentenaire fait oeuvre didactique pour éviter que "la multitude sorte du théâtre sans emporter avec elle quelque moralité austère et profonde".

Ainsi écrit-il, entre autres, "Lucrèce Borgia" pour montrer que l'amour maternel, qu'il érige comme "le sentiment le plus pur que la femme puisse éprouver", peut transformer une femmes souffrant de "difformité morale". En d'autres termes, que l'amour maternel peut amender une criminelle et alors, précise-t-il avec l'emphase hugotiste, "le monstre fera pleurer et cette créature qui faisait peur fera pitié, et cette âme difforme deviendra presque belle à vos yeux".

Lors du carnaval de Venise, Lucrèce Borgia retrouve son fils, né d'amours incestueuses avec un de ses frères, qui fut abandonné à la naissance. Il est devenu un beau capitaine qui bouleverses "ses entrailles de mère". Mais les compagnons d'arme du jeune homme la surprenant en pâmoison commettent un crime de lèse-majesté en révélant à ce dernier l'identité criminelle de la dame qui a fait occire nombre des membres de leur famille.

Ce qui pour Lucrèce Borgia constitue un affront qui ne peut être lavé que par la mort et l'occasion lui en est aussitôt donnée puisque que les jeunes gens, militaires au service de la République de Venise, sont désignés en ambassade auprès de son mari, le duc de Ferrare.

Leur sort est donc scellé - l'amour maternel n'allant pas jusqu'à éradiquer la volonté de vengeance ni à réformer pas la propension au crime - mais également celui de Lucrèce Borgia qui périra de la main filiale. Ne s'embarrassant ni de la vérité historique ni de la cohérence de l'intrigue, cette partition en prose qualifiée de drame, comme dans nombre de partitions hugoliennes, ne comporte qu'une ou deux scènes satisfaisant à l'exigence dramaturgique de ce registre, en l'occurrence, au deuxième acte, les deux scènes d'affrontement entre Lucrèce et son épouxc deuxième scène du deuxième acte, celle des doléances courroucées de Lucrèce auprès de son époux.

Pour le surplus, elle est digne du pire des mélodrames du Boulevard du Crime qui enchantaient le public populaire du 19ème siècle friand de coups de théâtre et d'héroïnes marquées du sceau d'un destin funeste propres à faire pleurer Margot.

Au 21ème siècle, ce genre théâtral, sauf à être transcendé par la mise en scène ou sublimé par l'interprétation, suscite davantage le rire que l'émotion et tel est le sort de la "Lucrèce Borgia" mise en scène par Jean-Louis Benoît qui semble naviguer dans un entre-deux tragi-comique.

Le décor de Jean Haas est constitué par une élégante boîte noire, comme la nuit qui s'abat sur les personnages, avec sol en damiers noirs et blancs, un décor unique qui sera place, salle de bal et salon, et les costumes d'époque sobrement revisités dans une gamme trichromique, harmonie de noirs pour le hommes, rouge pour la duchesse et blanc pour l'aéropage féminin du festin fatal, sont de Marie Sartoux.

Martin Loizillon remplit son office dans le rôle du héros romantique et tourmenté, ce "coeur d'ange sous une cuirasse de soldat", le fils blond et néanmoins ténébreux en quête d'une mère sainte.

Tout comme Fabien Orcier dans celui du duc d'Este, "amoureux comme un tourtereau et jaloux comme un tigre", époux berné et méprisé qui finit par se montrer intraitable et engage par deux fois un bras de fer victorieux avec son épouse, et Thierry Bosc qui donne à Gubetta, l'homme des basses oeuvres de la cruelle Lucrèce, une allure de bouffon affable mangeur de spaghettis qui accompagne ses propos de primesautiers entrechats.

En revanche, Nathalie Richard manque de moyens pour endosser la pourpre tragique des Borgia et la grandeur royale de la femme de pouvoir rompue aux exactions criminelles sombre, mouchoir en boule au creux de la main, en Madeleine lacrymale.

 

MM         
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