Première partie de Tété, Anis ou Oldelaf, il a démarré sous le nom de Bénouzz. Et puisque ça devait sonner un peu trop binouzz, il a opté pour un plus sage Benjamin Piat (non, en vrai, c’est juste une manière de tourner la page, en gardant le lien du Bénouzz des années 30 et du Benjamin de la génération Z… ou Y… plus moderne, quoi !). C’est sous ce nouveau nom qu’il sort son premier album Boîte à Musique. Et moi j’aime bien.
Vite fait, c’est de la jolie poésie sur guitare.
Plus longuement, c’est d’abord angevin (c’est déjà plus glamour que de l’associer à l’Anjou, donc à la Sarthe et consœurs, donc au Mans, donc aux rillettes). Et la musique ne lui est pas tombée dessus par hasard, Benjamin Piat a toujours voulu être musicien, chanteur, poète… dragueur quoi. Sans contrefaçon, sans école de pensée, il choisit de chanter ce qu’il connaît : la vie, les rencontres (provoquées par le hasard comme de par hasard), la rupture et l’amour. Et le temps qui passe, qui glisse doucement comme les petites vagues de la suite qui arrive. Et des passions qui nous survivent.
Et puisqu’on n’a pas encore fini d’en faire le tour, l’amour reste omniprésent. Mais Benjamin Piat n’est pas égoïste, il n’a pas élaboré un album pour nous parler de sa dulcinée (là, on tournerait en rond dans la même direction). Il rend hommage à une certaine "Cerise" dans un refrain enjoué (et délicieusement rétro) à grand coup de piano et de béret sur la tête (non, évite la baguette sous le bras, tu vas griffer quelqu’un). Et l’enregistrement d’une grande (et antique) chanteuse (simple déduction, Giedré ne mérite pas ça) en fin de titre. Piaf. L’indémodable Môme au vibrato puissant et à l’amour entier.
Non, je vous arrête tout de suite, Benjamin Piat ne joue pas à Piaf (l’imitation doit tout de même valoir le détour pour le coup !), mais il a certainement puisé dans son énergie l’amour de la musique, la musique et l’amour, la passion sans la raison. Le résultat est près de 40 minutes de balades musicales, joyeuses, d’airs à fredonner, de déclaration à emporter : "embrassez-moi s’il vous plaît, vos bras autour de mon cou" ("Marquise"). C’est si joliment demandé.
Dans l’aventure, Benjamin Piat s’est entouré d’une basse (Jean-Eric Legendre), d’une batterie (Emmanuel Aligon) et d’une guitare (Richard Pauvert, ex membre de la Ruda disparu). De quoi élargir l’horizon des mélodies.
Benjamin Piat fait de la musique légère, empreinte de passion et d’insouciance, vibrante d’émotions nostalgiques et de projets. En fait, c’est lui qui a tout compris, un pied dans le passé, les yeux vers l’avenir, un album tendre et doux : une Boite à Musique. |