Comédie écrite, mise en scène et interprétée par Justine Martini, Nelly Morgenstern et Elsa Rozenknop.
Le métier d'acteur, un métier de passion... Heureusement qu'il y a la passion parce que lorsque les embûches s'accumulent, nombreuses sont les tentations de baisser les bras.
Dans "Trois actrices dont une", Justine Martini, Nelly Morgenstern et Elsa Rozenknop, se sont inspirées de leurs propres expérience pour écrire cette pièce à six mains.
Véromartine Martin entre dans la troupe d'un metteur en scène polonais contemporain et tourne à travers toute l’Europe, mais un événement brutal l'obligera à revenir en France.
Elle retourne vivre chez ses parents, doit justifier de ses activités à l'étranger auprès de pôle emploi, rencontre un agent pas très professionnel, enchaîne les petits boulots et les passages dans des troupes composées de personnalités borderline et aux projets abscons. Et lorsque le succès commence à poindre, c'est la starlette du moment que les producteurs imposent pour reprendre le rôle.
Elsa Rozenknop, qui a joué aux côté de Bruno Solo et Dominique Pinon, interprète le rôle de Véromartine Martine. Ses deux compères, quant à elles, se partagent pas moins des vingt-neuf autres rôles de la pièce.
Cet indice suffit à comprendre que le rythme est enlevé, que les tableaux se succèdent les uns aux autres de manière frénétique et que les scènes cocasses et les personnages délirants abondent.
La qualité première de cette pièce réside dans son rythme. Le spectateur se retrouve aux côtés de l'actrice lorsque celle-ci prépare un casting, ou doit aller interpréter pour un parc d'attraction un personnage de dessin animé affublée d'un gros costume en mousse.
Il y a aussi la performance de Justine Martini et de Nelly Morgenstern qui se griment changent de voix, d'attitudes, de costumes (parfois un détail suffit) pour interpréter la myriade de personnages qui croisent le chemin de Véromartine Martine, chemin bientôt devenu véritable parcours du combattant. Les situations absurdes semblent, malgré tout, proches de la réalité.
Si le trait est bien évidemment forcé vers la caricature, on imagine pourtant le désarroi du comédien devant les rouages du Pôle emploi lorsque sa situation ne rentre pas tout à fait dans les cases prédéfinies par l'administration.
Pour le spectateur, les sourires et éclats de rire s'enchaînent mais on devine la fonction cathartique de cette comédie pour les trois jeunes femmes qui en sont à l'origine, comme auteurs, metteurs en scène et interprètes.
Ce trio survolté traite avec une bonne dose d'autodérision, mais aussi de sensibilité au moment des périodes de doute et de remise en question, des conditions contemporaines d'exercice du métier de comédien. |