Electophönvintage...
voilà bien un nom de groupe original pour cette formation
originaire de Montauban. En guise de formation il s'agit d'ailleurs
avant tout de Rémi Parson et de
2 musiciens puisque ce groupe est le résultat du travail
solo du chanteur/guitariste officiant également dans le groupe
A place for parks.
Faussement intimidé devant un parterre conséquent
de spectateurs pour la petite salle du Pop In, Rémi joue
de sa maladresse, fait mine de ne pas connaître sa setlist,
s'excuse de râler et raconte une blague dont je vous laisse
la découverte lorsque vous le verrez en concert !
Car
il faut le voir en concert ce petit jeune homme de Montauban et
sa bouche, à faire pâlir Ian Mc
Culloch, de laquelle sort un joli accent chantant quand il
parle et mélancolique quand il chante. Accompagné
d'une choriste multi-instrumentaliste (percussions, mélodica)
et d'un bassiste, Rémi donne vie à ses chansons pop
qui louchent certes du côté d’Outre Manche mais
qui ne sont pas sans rappeler un certain Jeffrey
Lewis. Faux minimalisme et vraies trouvailles émaillent
chaque titre inlassablement terminé par un sourire un peu
gêné, comme pour dire "Excusez moi de déranger
votre écoute mais la chanson est terminée, je passe
à la suivante". Juste, intimiste et touchant, Electrophönvintage
risque de faire parler de lui lors de la sortie de son premier album
intitulé We sang a yeye song,
en mars (le 16, c'est bien cela Rémi ?).
Arrive
ensuite Angil sur scène. Si, à
la tête d'Angil , il y a un seul homme en la personne de Mickäel
Mottet, auteur compositeur et interprète, sur scène,
Angil est un collectif à géométrie variable.
D'un maximum de 10 personnes sur scène on se trouve ce soir
face à un quator :Mickäel à la guitare et au
chant bien entendu, Flavien au "bruitage
vinyl", Tom au trombone à
coulisse et Marie à l'alto.
Angil sur scène c'est une véritable performance car
les musiciens laissent une grande place à l'improvisation.
Ainsi Flavien crée des ambiances en faisant tourner, façon
DJ, des vinyls sur une platine ancestrale et joue avec quelques
boutons d'effets interférant parfois (volontairement) avec
les propres pédales d'effet de Mickäel, qui lui même
possède un "Boomerang", engin ayant la faculté
d'emmagasiner en temps réel des sons provenant d'un micro
ou de la guitare, ainsi un tapotement sur un micro se transforme
en une ligne de batterie et une phrase scandée devient une
entêtante rythmique.
De leur coté Tom et Marie ne sont pas en reste et, malgré
les problèmes (qui ne se résoudront d'ailleurs pas)
de Tom pour amplifier son micro, il le tendra à plusieurs
reprises vers le violon de Marie afin d'y capter quelques notes
qui se retrouveront à leur tour dans un autre sampler aux
pieds du tromboniste.
Les chansons intimistes du disque deviennent ici hypnotiques et
envoûtantes. Beaucoup d'autres titres ne sont pas sur le disque,
c'est aussi la grande force de Angil de donner au live toute son
ampleur en en faisant un véritable objet unique (chaque concert
est différent, y compris dans la composition du groupe) plutôt
que de reproduire de façon appliquée le disque.
Malgré les soucis de son ayant pénalisés tant
le groupe que les spectateurs, le groupe fait avec et garde le sourire,
les 4 compères s'amusent sur scène et le public est
conquis.
Reste à voir ce que cela donnera le 23 février à
la Guinguette Pirate, toujours en quatuor mais sans le trombone
et surtout le 4 avril à l'Européen dans une formation
étoffée et quasi complète d'une dizaine de
musiciens.
Angil, le second souffle de la scène rock française
? A suivre de très près. |