Performance chorégraphique conçue et interprétée par Sofia Dias et Vitor Roriz.
Hors de tout présent, "Out of any present", ouvre une réflexion sur le geste et la danse dans la continuation du temps. Le geste s'inscrit dans un mouvement avec un point de départ et un point d'arrivée.
Que se passerait-il si on transformait le temps en courts fragments recollés au hasard, comme un film dont la pellicule aurait été découpée et recollée dans un ordre aléatoire.
Les mouvements de Sofia Dias et Victor Roziz sont hachés. Ce sont d'abord les visages qui bougent extrêmement vite, comme ceux des enfants de la "classe d'hyperactifs de Mlle Bémolle" par Plonk et Replonk ou des tueurs à la poursuite de Néo lorsqu'ils prennent possession d'un corps dans la trilogie Matrix.
Pendant ce temps, Filipe Pereira, qui auparavant intervenait dans "O que fica do que passa" de Teresa Silva au même programme, déroule un long schéma sous forme de rouleau sur lequel un chemin, sous forme de ligne d'abord interrompue, s'enchevêtre de plus en plus.
Le temps découpé, le mouvement perd le sens, voire perd du sens. s'il n'y a plus de temps comment savoir qu'on est sur le point d'arriver ? Il en va de même pour la parole lorsque les deux danseurs entament deux monologues conjoints. La litanie de leurs paroles répétées sans fin rappelle le "It's a Fine Day" de Jane, sorti sur Cherry Red Records.
Plongé dans une faille où les repères manquent, le spectateur de "Out of any present" est forcément bousculé par cette expérience qui ne peut laisser indifférent. |