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Interview  (Paris)  décembre 2004

Le groupe Lemon Jelly est composé de deux énergumènes peu communs : Fred Deakin (également patron d'une boîte de design – vous allez voir ça a son importance) et Nick Franglen , DJ, compositeur, producteur, arrangeur de la hype anglaise. Ils sortent un nouvel album '64-'95.

A priori rien de super folichon pour se motiver à aller les interviewer. Ce serait mal connaître l'abnégation propres aux chroniqueurs de Froggy's Delight ! Mais même après une super séance de méthode Couet (vous savez, l'autohypnose ( ça va être super - ça va être super- ça va être super - …), ben pas grand-chose….

Alors pêche à l'info sur la toile… Et pour décriés qu'ils puissent être par nombre de confrères allergiques au marketing (ça aussi c'est important), ils se révèlent carrément intrigants. Ils semblent être les rois de ce qu'on appelle le "teasing" en pub (vous savez, "Demain j'enlève le haut") et leur carrière, depuis 98, est jalonnée de coups médiatiques rigolos (concert interdit aux adultes ou les deux compères vont jouer déguisés en Flintstones, obligation de porter le T-shirt du groupe pour entrer au concert, etc). Et l'environnement graphique du groupe, créé par Airside, la boîte de design de Fred, (pochettes, sites web, badges, etc…) ferait pâlir d'envie nombre de graphistes de ma connaissance – Mesnager, MissTic et Némo à part. Mais je m'égare.

Enfin, l'album et le dossier de presse arrivent par motobylette express. Et clong ! En route pour le lecteur DVD, parce que je ne vous l'ai pas encore dit, mais leur nouvel album, c'est un dvd, pas un cd. Pffffff les artistes, j'vous jure !

Alors je regarde et j'écoute et je suis carrément impressionnée. (autre qualité intrinsèque des chroniqueurs de Froggy's Delight : la capacité d'enthousiasme).

Plus qu'une demi-heure pour être à l'heure pour l'interview. Je file.

Première impression : ces deux gars-là, la trentaine épanouie, ont des super bouilles. En plus ils sont polis. Et ils on l'air contents d'être là.

C'est parti.

Bonjour, (je suis également assez polie), de votre premier EP, The Bath (sorti en 98), vous avez dit qu'il était le plus accompli, qu'il était absolument parfait– Qu'est-ce qui vous a poussé à en faire d'autres ?

Fred Deakin : C'est vrai, Bath est parfait. Mais pas définitif !

Nick Franglen Franglen : En fait, on a fait Bath comme si ce devait être notre premier et dernier disque. Avec un enthousiasme incroyable. Les pochettes étaient imprimées à la main, on débordait de l'énergie propre à chaque projet unique. Et puis on a vraiment adoré travailler ensemble et en réessayant, on s'est rendu compte que l'on conservait cet enthousiasme et on a eu envie de voir si Lemon Jelly pouvait faire un pas de plus…

Entre "The Bath" et votre nouvel album "64-95" (qui sort le 1er février), qu'est-ce qui a changé ?

Nick Franglen : Pour commencer, on est en France, en train de parler à la presse ! tu imagines ? Et tout ça est possible parce que nos disques sont de plus en plus écoutés, que nous avons fait des concerts devant plus de 1 000 personnes. On a le sentiment que nos disques signifient quelque chose aussi pour ceux qui les écoutent. Ca, c'est un vraiment changement.

Etes-vous aussi fiers de "64- 95” que vous l'êtes de "The Bath" ?

Fred Deakin : Oh que oui ! Tout y est complètement nouveau, et c'est également notre premier DVD.

Que signifie le titre de votre nouvel album “64-95" ?

Fred Deakin : Deux réponses à cela : c'est tout d'abord les dates de sorties des chansons dans lesquelles nous avons puisé les samples sur lesquels nous avons basé chacun de nos morceaux. Un sample pour chacun de nos morceaux. Donc entre 1964 et 1995. Et puis c'est également notre "Best of" personnel de ce que nous avons aimé entre 1964 et 1995.

Comment avez-vous sélectionné ces boucles ?

Les deux : On est parti de 100 vinyles extrêmement différents, dans lesquels on a sélectionné 50 chansons. Pour arriver aux 9 chansons dans lesquelles nous avons puisé les boucles, on a beaucoup discuté, on s'est mutuellement surpris, on a laissé aller nos préférence aux groupes qui nous avaient marqués, aux souvenirs que nous avions de la période.

En fait, plus que nos morceaux sont plus que des titres basés sur des samples, ils sont davantage une ré-interprétation de chaque chansons originales. Je pense que l'on est plus près de la reprise que de la boucle.

(ndlr : pour la liste des titres originaux, voir krotik de 64-95)

Le design tient une place importante dans chaque album que vous sortez. C'est aussi important que la musique, pour vous ?

Les deux : En fait, pour nous toute la création graphique fait partie intégrante du “produit”. Et ça nous semble complètement cohérent avec ce qu'est Lemon Jelly. En outre, nous pensons que notre musique n'aurait pas le même impact sans.

Pouvez-vous développer le rôle rempli par le design dans 64-95, et/ou dans les autres albums ?

Les deux : Dans un premier temps, nous avons accordé un soin si particulier aux pochettes par simple mimétisme avec notre comportement d'auditeur : quand nous entrons chez un disquaire, nous adorons flâner, passer du temps à regarder les pochettes des disques. Et combien de fois avons-nous acheté le disque d'un groupe complètement inconnu, simplement parce que la pochette nous faisait craquer. Ensuite, qu'il s'agisse des pochettes d'album ou, pour 64-95 des clips de chaque morceau, nous pensons que chaque concept graphique exprime quelque chose qui nous ressemble.

Sur 64-95, pensez-vous que vos morceaux ont le même impact, selon qu'on les écoute avec ou sans la vidéo ?

Les deux : 64-95 est vraiment très différent de nos précédents albums. Les morceaux sont moins explicites que sur les albums précédents, car il y a beaucoup moins de paroles. La vidéo de chaque morceau nous est “apparue” alors que nous étions en studio : la musique construit une atmosphère qui devient le clip. Chaque clip est une des interprétations possibles du morceau. Chacun pourra, à l'écoute, développer sa propre vision. C'est un peu comme voir un film et lire le livre qui l'a inspiré, ensuite.

Les clips de 64-95 sont époustouflants. C'est un album de Lemon Jelly ou de Airside (la boîte de design de Fred Deakin) (ndlr : bouh la vilaine question !) ?

Les deux : Lemon Jelly sans aucun doute ! Ce qu'il faut comprendre c'est que nous avons chacun notre champ de compétences et que le champ de l'un intéresse l'autre. Donc nous développons chacun de notre coté et confrontons ensuite ce que nous avons fait.

Par exemple pour les vidéos, Le processus a été itératif : nous avons écrit les morceaux, discuté de ce que chacun nous évoqué, puis Nick Franglen s'est mis au mixage pendant que Fred démarrait les vidéos. Quand il les a montré à Nick Franglen, celui-ci travaillait sur le mix de l'environnement sonore des vidéos et là, son travail a conduit Fred a revoir nombre d'idées pour les peaufiner. De sorte à ce que l'album fini soit cohérent.

"64-'95" sort en dvd. Pourquoi avez-vous préféré ce format à celui, plus standard du CD ?

Fred Deakin : Ce n'est pas un choix d'un format au détriment d'un autre. C'est simplement le choix de ce que l'on sort en premier. Et on a choisi le format DVD parce que l'on est très fiers des vidéos et que l'on voulait être sûrs qu'elle seraient vues ! Le CD et le vinyl sont également prévus.

Quelles sont vos ambitions musicales ?

Nick Franglen : Ne jamais faire deux fois le même chose pour éviter l'ennui. Notre prochain album sera complètement différent, sinon nous arrêterons.

Comment vous renouvelez-vous ? Qu'est-ce qui vous a le plus touché ces derniers mois ?

Fred Deakin : les possibilités apportées par les animations en Flash ont été une révélation ! Elles permettent à chacun, pour peu qu'il soit passionné de faire ses propres films. Pour moi, c'est un moyen d'expression inespéré. Je suis à fond dedans, en ce moment.

Nick Franglen : La politique. Ca me rend fou. Je m'explique : j'habite dans un coin paumé où le haut débit n'est arrivé que récemment. D'un seul coup j'ai pu accéder à des informations qu'honnêtement je ne serais jamais allé chercher dans une bibliothèque ou un journal. Mais maintenant, je peux obtenir des informations quasiment instantanément et, en particulier sur la situation au Moyen-Orient, ma vision est complètement modifiée. Evidemment, j'avais une opinion sur la politique des gouvernements occidentaux, mais, par exemple, le point de vue des habitants du Moyen-Orient révèle que les informations que nous avons sont pour le moins tronquées et surtout que les politiques menées sont révoltantes.

Comment vous définissez-vous ? créateurs, DJ, musiciens ?

Nick Franglen :essentiellement comme musicien, mais j'apprends beaucoup de Fred.

Fred Deakin : les trois à la fois. Et sur ‘64-'95 on a su mélanger toutes ces compétences.

Quelle est la chose la plus marquante que vous ayez entendu ou lu sur Lemon Jelly.

Fred Deakin : On a reçu un e-mail nous demandant l'autorisation d'utiliser un morceau de notre mini - album “Soft Rock”, basé sur “If you leave me now”, pour les funérailles d'un ami. Ca nous a beaucoup touché.

Si vous n'aviez plus que trois mots pour définir votre travail ?

Binaire - Kaléidoscopique - Positive.

Dernière question : dans le morceau the Shouty Track de '64-'95 (dont le clip est à mourir !) on assiste à un concert assez violent qui dégénère et il y a deux panneaux routiers indicateurs "Tamworth" et "Hinckley". Qu'est-ce que ça signifie ?

Nick Franglen : Bonne question ! C'est pour jouer. On peut juste te dire que les indications de distance sont les bonnes. Essaie de trouver à quoi ça fait référence !

Qui disait qu'ils étaient les rois du marketing ?

 

Désol' pour Carthage, mais j'ai piscine

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La chronique de l'album '64-'95 de Lemon jelly


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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
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