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puce Monumenta 2014 - L'étrange cité de Ilya et Emilia Kabakov
Grand Palais  (Paris)  Du 10 mai au 22 juin 2013

Inaugurée en 2007, Monumenta consiste à proposer à un artiste contemporain d'investir l'espace de la nef du Grand Palais avec une œuvre conçue spécialement pour l'occasion.

Sollicités pour la 6ème édition de Monumenta organisée par la RMN-GP en association avec le Multimedia Art Museum de Moscou, les artistes d'origine russe à la renommée internationale Ilya et Emilia Kabakov proposent au public de se perdre dans le dédale conceptuel de "L'Etrange Cité".

Le commissariat est assuré par Jean-Hubert Martin, directeur honoraire du Musée national d'art moderne de Paris, et Olga Sviblova, directrice du Multimedia Art Museum de Moscou, et la réalisation des bâtiments a été confiée à l'architecte Sylvie Jodar.

Ilya et Emilia Kabakov qualifient cette étrange cité d'"installation totale" - transposition plasticienne du concept d'oeuvre d'art totale né au 19ème siècle caractérisé par l'utilisation simultanée de plusieurs médiums et disciplines artistiques pour en concrétiser la portée symbolique, philosophique ou métaphysique - de surcroît, en l'espèce, composée de plusieurs modules devant être individuellement considérés comme une installation totale.

Par ailleurs, ils précisent qu'elle constitue "un espace onirique issu de l'imaginaire collectif" et une invitation "à penser et à réfléchir sur l'art, la culture, la vie quotidienne, notre présent et notre futur".

Retour vers le futur avec l'étrange cité des Kabavov

En premier lieu, Ilya et Emilia Kabakov ne relèvent pas le défi de la monumentalité. Leur cité, composées de sept aux dimensions d'une hauteur moyenne de 7 mètres peine à atteindre le niveau des galeries d'exposition du premier étage.

De surcroît, le déluge de lumière venant de la verrière culminant à 45 mètres écrase implacablement cette citadelle blanche entourée d'une enceinte circulaire aux allures de club de vacances dans les Cyclades et accentue cette impression, ressentie même de plain-pied, en la réduisant à l'état de maquette.

Et même d'un empilement de maquettes puisque plusieurs des modules contiennent des maquettes à différentes échelles.

Ce qui au demeurant est logique puisque, pour l'essentiel, il ne s'agit pas d'installations inédites mais d'installations datant principalement des années 2000 et créées à l'échelle de la "room-sized installation". Au demeurant, cela est confirmé par les commissaires de l'exposition qui la présente, par dérogation à la finalité originelle de Monumenta, comme "une grande synthèse d’une longue carrière artistique".

Ainsi en est-il par exemple du pavillon "Le musée vide" dans lequel des halos lumineux remplacent les oeuvres.

Créée en 1993 et maintes fois exposées, elle évoque "L'exposition du vide" conçue en 1958 par le peintre Yves Klein sous le titre "La spécialisation de la sensibilité à l'état matière première en sensibilité picturale stabilisée".

De même pour le pavillon "Manas" qui a été présenté en 2008 à la Biennale de Singapour dont le thème portait sur les merveilles, illusions et utopies sous le titre "Manas - Utopian City".

Les Kabakov procède également au recyclage d'oeuvres.

Ainsi en est-il pour la "coupole" sous l'augure de laquelle se déploie la cité kabakovienne qui a été conçue comme décor pour l'opéra "Saint François d'Assise" de Olivier Messiaen et les variations sur le thème des portes.

Egalement pour le pavillon "Comment rencontrer un ange ?" qui regroupe les éléments de l'installation "Angelology", oeuvre créée autour de la mythologie celtique irlandaise dans le cadre de l'inauguration, en 2010, de l'extension du musée The Model de Sligo.

Il s'ordonne autour d'une maquette-sculpture qui décline l'architecture développée pour une installation in situ commandée par un hôpital psychiatrique néerlandais. Ces pavillons répondent au même modèle circulaire avec voute céleste renvoyant à une déité supra-humaine.

Celui-ci régit donc le pavillon du Centre de l'Energie cosmique avec sa collection de plans pour usines et machines calquées sur les projets futuristes des avant-gardes russes.

A la sortie de la cité, le parcours se clôt par deux bâtiments jumeaux et symétriques, représentant la dualité artistique du couple, au statut ambigu au regard du concept qui présiderait à "l'étrange cité".

Surnommés "Chapelle blanche" et "Chapelle noire" ils contiennent uniquement des peintures figuratives récentes qui marqueraient pour les deux artistes nés dans la première moitié du 20ème siècle, d'une part, un détachement des dogmes du conceptualisme et, d'autre part, une réflexion sur le temps avec un travail sur le thème des images du passé.

Dans la chapelle blanche, ce sont autant de fragments d'images isolées sur un mur blanc qui retracent, par touches d'un impressionnisme atone, entre aquarelles et images surexposées, l'iconographie du réalisme socialiste des années 1950 avec son imagerie populaire et les emblèmes de propagande soviétique.

Ces oeuvres s'inspirent tant des "Tableaux volants" présentés à Paris en 2010 que de celles d'une série antérieure, la série "The Improved Order" dont "In the Room and Outside the Window".

La chapelle noire réunit les "vertical paintings" de très grand format de la série "Paintings with the black spot" qui use du syncrétisme entre le modernisme du collage et le clair-obscur violent de la peinture baroque.

Le couple Kabakov s'y met en scène entre taches sombres et fragments blancs, trace de lambeaux arrachés, symbolisant peut-être l'action d'effacement du temps.

Le fil rouge de cette installation n'est pas la transposition d'un imaginaire collectif car les Kabakov décline une thématique récurrente "nourrie des thèmes clés et de l’imprégnation des origines soviétiques des deux artistes" ainsi que le soulignent les commissaires.

Davantage qu'un parcours réflexif sur la condition humaine, ou, nonobstant les assertions des artistes, sur "les grandes visions du progrès, de la science et de l’élévation de l’homme, qui ont pu conduire au bord du désastre", cette exposition, en forme de mini-rétrospective, met en évidence leurs mythologies personnelles ancrées dans le constructivisme russe et leur représentation du monde nourrie de l'iconographie de leur vie dans l'URSS post-stalinienne.

 

En savoir plus :

Le site officiel du Grand Palais

Crédits photos : MM avec l'aimable autorisation du de la RMN-Grand Palais


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