Baptiste mène une vie heureuse de cadre dans une usine de bonbons, marié à une épouse aimante, père de deux belles petites filles.
Par ailleurs, profondément croyant, catholique pratiquant, de ceux qui font précéder chaque repas du bénédicité et écoute Radio Notre Dame, il satisfait aux préceptes chrétiens de compassion et de charité en voulant prendre sa part du malheur du monde et ce, parfois et même souvent, au détriment de sa vie personnelle et de sa vie de famille.
Mais depuis quelque temps une voix, celle d'un "invisible persécuteur", "la Voix", vient troubler ses nuits en jouant le prophète de mauvaise augure. Nourri de la culture judéo-chrétienne, il y décèle une mise à l'épreuve dont il triompherait à l'aide d'une confiance intacte en Dieu et de l'arme qu'est la foi.
Avertissement du destin ou préscience, à moins qu'existe une troisième possibilité, le voici prévenu. Et il ne sera pas épargné car il va être aspiré dans une infernale spirale descendante qui va le démunir de tout sauf d'une furieuse colère iconoclaste et imprécatoire contre l'iniquité du Créateur.
L'Eternel mutique condescendra-t-il à faire un signe pour sauver et ramener à lui cette pauvre brebis égarée indiquant par là même qu'il existe et qu'il ne l'a pas abandonnée ? Ou n'est-il qu'un cruel vieillard barbu qui l
Avec ce "Nom de dieu !", titre à double, voire triple, sens, Philippe Grimbert, romancier et psychanalyste, signe un roman tragi-comique à double détente, offrant ainsi plusieurs niveaux de lecture de l'itinéraire d'un looser à la parabole profane en forme d'avatar exégétique du Livre de Job,
Ainsi la question centrale du péché et la relation de causalité entre l'infortune et la punition divine y sont revues sous l'angle psychanalytique du sentiment de culpabilité, une culpabilité originelle et inconsciente se manifestant par la croyance en un bonheur éphémère toujours dans l'angle de tir du malheur, sniper muni d'un fusil à tirer dans les coins, qui induit un besoin de châtiment se traduisant notamment par des conduites d'échec.
La fable sur l’humanité, naïve et entêtée, est caustique, la farce cruelle, l'écriture féroce - désenchantée n'était la science de la deuxième casquette de l'auteur - voire cynique sous le ton plus jubilatoire que compassionnel. |