Spectacle écrit et mis en scène par Susanna Lastreto, avec Susanna Lastreto et François Frapier.
Si en France "lundi c'est raviolis", en Argentine "dimanche c'est gnocchis" et gnocchis fait maison qui constituent le plat autour duquel se réunit, plus que la famille, la parentèle.
Ce que doit réapprendre à faire Maria de retour au pays natal après un long exil dans la capitale hexogonale comme elle doit retrouver ses marques et réapprivoiser ses racines comme étrangère dans son propre pays.
Et Maria n'est pas revenue seule puisqu'elle a emporté dans ses bagages celui qui fut son dentiste-confident et qui est devenu son mari. Un mari qui a vite pris goût au plaisir du farniente sous les tropiques et a remplacé le maniement de la fraise par celui de la "bombilla", la paille qui sert à siroter le maté ce qui constitue l'essentiel de son activité diurne.
Maria n'est pas une inconnue puisqu'elle s'est fait connaître dans une partition à elle seule dédiée intitulée "Nuit d'été loin des Andes ou dialogues avec mon dentiste" qui relatait ses vicissitudes pour accomplir un destin d'exception à la mesure de son ascendance royale tout en canalisant le mal du pays, un pays sur lequel elle jetait le regard à la fois nostalgique et sans concession du migrant.
L'auteur, comédienne et metteuse en scène Susanna Lastreto livre donc avec "Les gnocchis et mon dentiste, loin de Montmartre" le deuxième volet de ses aventures poético-surréalistes.
Les dialogues se sont substitués aux soliloques et Susanna Lastreto n'est plus seule sur scène. François Frapier, son compagnon de route théâtrale, l'accompagne dans cet ébouriffant duo de clowns qui devisent de tout et de rien en passant du coq à l'âne, ou plutôt du chat au canari.
Elle a les mains dans la farine, Maria rebaptisée Idylle s'est attelée à la confection des fameux gnocchis. Sa moitié a les pieds dans sa valise pour s'assurer qu'elle ne joue pas la fille de l'air pendant une sieste.
Les deux comédiens aguerris s'amusent avec une partition qui résiste à l'étiquetage et qu'ils délivrent en interactivité empathique avec le public. Et les gnocchis ? On les déguste en guise d'épilogue festif. |