Spectacle conçu par Ea Sola, interprété par Nguyen Thi Hong Van, Doan Thi Yen, Nguyen Thi Hong Tinh, Man Thi Thu, Pham Thi Tien, Luong Thi Loan, Nguyen Thi Tham, Vu Thi Hai Hau, Ngo Thi Cat, Doan Thi Ket, Nguyen Thi Nhuong, Nguyen Thi Huyen et les musiciens et le Chœur Nguyen Xuan Son, Hoang Van Tinh, Dang Thach Le, Nguyen Dinh Giang, Van Tien Canh et Nguyen Anh Tuan, et les chanteurs Doan Thanh Binh, Dang Thach Le et Doan Thi Ket.
Evenement que cette re-création par la danseuse et chorégraphe franco-vietnamienne Ea Sola du spectacle "Sécheresse et Pluie", inauguré en 1995.
Cette pièce mémorielle, qui a connu un succès mondial, repose sur la thématique de la guerre, qui fut le quotidien tragique du Vietnam pendant trois décennies de la guerre d'Indochine à la guerre du Vietnam, qu'elle a exploré et décliné à partir du témoignage des femmes du peuple, et en l'espèce, celles qui ont consolé les (sur)vivants.
Le spectacle est présenté comme mêlant danse, théâtre et musique mais de manière singulière.En effet, d'une part, les trois arts sont rarement synchrones.
D'autre part, il revêt les caractéristiques d'une oeuvre opératique et chorégraphique déclinée de façon atypique en raison de l'absence de récitatifs et de la dissociation entre chanteurs et officiantes sur scène dont la partition mutique s'exprime en silence par une "danse" sui generis composée essentiellement de déplacements glissés et de gestes stylisés.
Ea Sola en signe la dramaturgie, la chorégraphie, la scénographie, les lumières et les costumes, et elle a fait appel au poète Nguyen Duy pour le livret elliptique et au compositeur Nguyen Xuan pour la musique, pour cordes et percussions, dont la compositions originale et contemporaine s'inspirent des codes et rythmes traditionnels de la région du delta du Nord.
Placé scénographiquement sous le signe du dépouillement et de l'épure, un seul élément, un immense tapis de sol composé de nattes cousues, et dramaturgiquement sous des codes de jeu qui ne sont pas intuitifs, ce spectacle minimaliste, qui comporte de belles fulgurances esthétisantes, s'avère, en raison de son rythme extrêmement lent, simultanément envoutant et oppressant.
Et violent par l'énergie et la tension que dégagent les interprètes "danseuses" qui des artistes professionnelles mais des femmes sexagénaires qui portent en elles la mémoire d'un peuple. |