On se souvient, il y a déjà bien longtemps dans la courte histoire du rock, d'un album devenu culte pour certains (comme moi) qui avait été enregistré dans une église, lui aussi. Car en effet, ce nouvel album de Early Day Miners fut enregistré dans une église, non loin du lieu de résidence de ses musiciens, dans l'Indiana.
Les plus perspicaces d'entre vous auront bien évidemment deviné que je parlais, en guise d'introduction, des Trinity Sessions de Cowboys Junkies. Une poignée de reprises intimistes et chaleureuses qui continuent de nous faire frissonner de temps à autre.
All harm ends here, quatrième album officiel du groupe, évoque donc, relation de lieu oblige, cette intimité de naguère mais aussi la chaleur et la mélancolie un peu précieuse distillé par Low ou Him (celui de Doug Scharin bien entendu).
Ce disque mélange en effet parfaitement les mélodies plutôt pop avec des développements et des arrangement sonores plus sophistiqués que l'on retrouve habituellement plutôt dans le jazz. Pourtant, pas besoin ici d'avoir relu la collection complète de l'histoire du jazz ou d'avoir révisé ses classiques de la musique post rock de ces dernières années pour être sensible aux mélodies distillées par Early Day Miners. Mais plus on les écoute et plus elles nous révèlent des surprises, des petites choses cachées.
De la douceur de "The union Trade" qui nous ramméne du côté du meilleur de Mark Kozelek et ses Red House Painters à "Precious Blood" et ses guitares noisy toutes droites sorties de chez Mogwai, les Early Day Miners ont réussi là leur meilleur disque à ce jour, mélant adroitement influences, hommages et surtout une touche personnelle peut être plus importante qu'auparavant.
Early day miners s'affirme enfin et nos oreilles en profitent, ce serait dommage de s'en passer ! |