Tragédie écrite et mise en scène par Farid Paya, avec Vincent Bernard, Cédric Burgle, Guillaume Caubel, Marion Denys, Sylvain Drouet, Jean-Matthieu Hulin, Thibaut Pinson et David Weiss.
Après "Rostam et Sohrâb", la Compagnie du Lierre propose avec "La tragédie de Siâvosh", le deuxième volet d'une trilogie conçue par son directeur, l'auteur et metteur en scène d'origine iranienne Farid Paya.
tte trilogie opère la transposition scénique d'un chef d’œuvre de la littérature perse, "Le Livre des rois", par lequel, au 10ème siècle, le poète Ferdowsî, usant de la forme grecque du poème épique et héroïque et témoignant de l'universalité des mythes, retrace l'histoire perse légendaire et célèbre les vertus vers lesquelles doivent tendre les hommes.
Sur fond de guerres fratricides entre deux empires voisins, "La tragédie de Siâvosh" narre le destin fatal de Siavosh (Thibaut Pinson) érigé en symbole du courage et de la bravoure guerrière mais également du pacifisme et de la réconciliation.
Fils de l'orgueilleux d’Irân (Sylvain Drouet), le jeune prince pur et loyal initié à l'art de la guerre par Rostam (David Weiss) qui lui a également transmis des valeurs humanistes, sera sacrifié sur l'autel du belliqueux roi de Tourân (Jean-Matthieu Hulin) trompé par un frère félon (Cédric Burgle) après avoir dû se disculper d'une terrible accusation de viol proférée par la favorite de son père (Marion Denys)
Dans des temps immémoriaux placés sous le règne des devins et astrologues (Vincent Bernard), cette histoire d'hommes et de guerres, traversée par des portraits féminins représentant l'amour de manière manichéenne, l'amour sincère avec la mère et l'épouse de Siâvosh et l'amour destructeur avec une criminelle Phèdre perse, s'inscrit dans le registre d'un théâtre récitatif mené par un narrateur (Guillaume Caubel) illustré de parties dialoguées, de combats stylisés et de chants.
Ce registre répond à des codes de jeu basés sur le hiératisme écartant incarnation et psychologisme au profit de la figure symbolique qui, à l'instar par exemple du théâtre baroque, constitue une curiosité au regard de la pratique du théâtre post-moderne.
Farid Paya met en scène sa partition comme se déroulerait, de manière animée, le parchemin manuscrit du conteur, sur un plateau nu, avec uniquement une toile murale de soie brodée et quelques marches de bois symbole du trône, le pouvoir d'évocation résultant des lumières travaillées de Jean Grison et de la musique inspirée de Bill Mahder qui sollicitent l'imaginaire du spectateur.
Dans les somptueux et chatoyants costumes aux profondes couleurs minérales inspirés des miniatures persanes sans verser dans le spectaculaire "folklorique" confectionnés par Evelyne Guillin, les acteurs officient dans une belle harmonie de jeu au sein de véritables tableaux en majesté. |