Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Festival Interplay 2005
Max Eastley - Thomas Lehn - Dead Beat - Stephan Mathieu - Iris Garrelfs - Scanner - Janek Saefer  (Londres)  12 février 2005

Au programme de la troisième édition du festival Interplay à Londres collaborations et mélanges de genres et de technologies avec quelques fleurons de l'electronica de l'improvisation électro-acoustique.

Première journée

La première collaboration de la journée sera la plus convaincante. Sur la gauche Max Eastley, la cinquantaine grisonnante, utilise un monumental instrument à une corde qu'il exploite sous tous les angles à l'aide de son archet et de traitements sonores pour en tirer des sculptures sonores à la mesure des mensurations de son instrument. Freeform arrive alors à trouver sa place dans cette construction pour y distiller des maillons electronica incorporant des samples captés in situ : bols de prière, piano jouet, raquette en caoutchouc, boite à tabac… La collaboration fonctionne à plein, l'ascendant étant la plupart du temps donné à Eastley dans une performance qui vaudrait la peine d'être redécouverte en solo. Classieux, pas ennuyeuse et bon esprit.

La deuxième collaboration verra s'affronter deux fous furieux dans un set éprouvant. Thomas Lehn assis derrière un tableau de bord home-made digne de l'âge d'or de la NASA distribue un crachement forcené de gates et microcontacts erratiques qui rappelle Maquette Augmentation de Russell Haswell, le tout dans une véhémence gestuelle outrancière. Markus Schminkler sévit dans un registre similaire en un peu moins violent et plus fracturé et tellurique. Le set se finira sans jamais sortir de cet exercice, on n'est pas loin de l'euphémisme quand on avoue que les dix dernières minutes ont été intenables.

Enfin Pole et Dead Beat collaboreront dans un set face à face. Les deux protagonistes se connaissant bien et connaissant bien leurs musiques (même label) d'où un set extrêmement homogène largement centré autour du dub qu'on peut connaître chez Pole au sein duquel chacun se permet un peu de liberté pour colorer le set. Cette complaisance réduit l'intérêt de la prestation, clairement moins singulière que les autres collaborations, un set agréable mais sans surprise.

Deuxième journée

La collaboration prend ici une autre tournure. Stephan Mathieu commence le set puis SI-CUT.DB utilise les fichiers sonores partagés créés par son vis-à-vis pour élaborer sa participation au set commun auquel succède un set solo de SI-CUT.DB toujours utilisant les sons issus de la collaboration. La contribution de Stephan Mathieu démarre l'air de rien sur une structure vaporeuse proche du bruit blanc qui évolue doucement vers des drones résonnants à la Stars of the Lid du plus bel effet à la fois dynamique et hypnotique, l‘intervention de SI-CUT.DB lui donne une profondeur plus tumultueuse tout en restant dans la continuité et l'âme du morceau. Très réussi. La fin du set sera un exercice de style moins convaincant dans lequel le londonien utilise les pièces collectées auparavant dans un registre radicalement différent de micro-electronica concrète sans vraie cohérence sinon celle de produire des sons au service de micro mélodies éphémères.

La collaboration suivante sera organisée plus simplement : Performance solo – set commun – performance solo. Iris Garrelfs est la première à s'élancer dans une présentation très courte de ce qu'elle sait faire. Déjà rencontrée en première partie de Sunburned Hand of the Man, son set avait laissé un bon souvenir, ici elle a juste le temps de mettre en place quelques vagues d'infra basses aquatiques et de voix modifiées avant que Scanner n'entre en scène, il s'immisce par le bas via une nappe modulée par theremyn puis il prend les rênes du morceau dans une mélodie torturée qu'Iris habite en second couteau, puis une fois la fillette hors course il continue sur sa lancée avant de finir sur un morceau en rupture plus rentre-dedans avec du rythme qui tape. La collaboration n'a pas réellement fonctionné, juste un passage de témoin.

Enfin final top-top via la collaboration de Janek Shaefer à la platine préparée et du jeune Leafcutter John au laptop. Premier morceau bucolique avec champs d'oiseaux et voix trafiqués, micro-mélodies ciselées dans une improvisation paysage sans tunnel et impasse. Des plumes de paon flottent depuis le balcon et crée une pièce conceptuelle apaisante et sans pédantisme. Le deuxième morceau part d'un souffle tellurique amorçant une transition héliofuge rapidement chaotique alimentée de samples de guitare de noise, de craquements concrets et des cris trafiqués de Leafcutter John, parcours jubilatoire qui nous fait nous échouer enfin dans l'espace ou l'attraction destructive du soleil n'est plus qu'un souvenir évoqué par des nappes aux harmonies oniriques proto-mélodiques. C'est terrible, intelligent, passionnant et bien fait (et dur à raconter).

Dans l'ensemble ce n'est pas uniquement une bonne idée sur le papier de voir collaborer des musiciens (casser les frontières entre les genres tout ça), cela donne des résultats très convaincants et intrigants à partir du moment où les protagonistes font l'effort de jouer le jeu à fond, en l'occurrence le premier et surtout le dernier sets.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Et il y avait de Geins't Naït, Laurent Petitgand & Scanner


Loopkin         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :


# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=