Entrez donc messieurs dames… Soyez les bienvenus dans le monde merveilleux des fringants écorchés, des zombies sarcastiques, des momies cinéphiles, des membres ripailleurs et des vampires gominés.
Munissez-vous de votre second degré, du troisième aussi si vous en avez bien sûr. Rions de tout. Avec n’importe qui. Mac Abbé et le Zombi Orchestra, c’est une soutane proxénète et ses zombies musiciens qui vous poussent dans leur cimetière, pardon, dans leur univers de lémures malfaisants : Mazo.
C’est piquant, cynique à souhait, ça hérisse ou ça fait sourire, ça déclenche le ricanement ou la roulade au sol, et ça finit par la malédiction de la table basse. Je m’explique. L’humour est délicieusement noir, jamais cruel (ou si peu !) et terriblement absurde. Tout ce dont vous n’osiez pas parler, de peur de froisser mémé, tout ce que vous n’osiez pas toucher, de peur de pervertir le sacré d’une révérence… et bien allez-y ! Foncez ! Mac Abbé craque les barrières du guindé et des principes du 16ème siècle si chers à nos contrées. Il titille les tabous et abolit l’esclavage de la morale.
Swing, rock à bulles, contrebasse morbide à souhait de Julien Regnault, saxophone pathologiquement névrosé de Xavier Boutin, trombone défoncé de Louis Paris, piano et orgues fauchés de Quentin Delaplace, guitare anorexique de Clément Vincent et batterie démembrée d’Alexandre Vincent. Tout ça donne un savoureux orchestre de cadavres déjantés (et radins comme la mort).
Le visuel penche du côté de Tim Burton au meilleur de sa forme, au temps des squelettes ambulants, option "Alcool" pour tenir le coup, promo sur les pêchés ("La quête"). La maladie, l’Eglise, les bébés moches et fripés, les cons, la drogue, les seuls et moches qui vous emmerdent et le réveil des morts… oups, j’ai failli oublier "La fabrique des monstres" aussi ! Tout y est pour délecter vos tympans du macabre de la chose. Et dérouiller un peu les zygomatiques !
Conclusion ? Vous chantez puisque c’est en français. Comment ça vous ne connaissez pas les paroles ? Laissez-les venir, voilà, vous êtes parfaits. Mais non, ce n’est pas faux. Vous crissez un peu des dents, mais tout va bien. Peut-être que sans les dents ? Ah oui c’est mieux. Cuisinez les tripes de crocodile en musique, dansez comme des dératés, désolidarisez vos genoux du reste de votre corps, et c’est parti ! Prenez place dans le cortège de la joyeuse bande de dégénérés que voilà ! |