On peut être un détracteur de Rock En Seine, qualifier le festival parisien de grosse pompe à fric, mais on ne pourra lui nier son caractère magique. Une fois encore, la programmation qui squatte le Parc de Saint-Cloud a de quoi faire rêver ! Et le rêve fut bel et bien au rendez-vous, pour pas moins de 40 000 festivaliers !
Cette première journée a commencé avec le groupe hispano-britannique, souvent croisé chez Froggy’s Delight (une session live est à découvrir ici !), Crystal Fighters ! Ce fut avec un set enflammé que les musiciens ont transformé leur public en une masse grouillante et rebondissante. Que ce soit avec les titres du dernier opus ("You & I") ou avec ceux qui les ont rendu célèbres ("Plage", "Solar System"), le groupe aux allures de "Love Gourou" n’a eu cesse d’inonder Rock En Seine de vibration positive.
Plus loin, c’est la légendaire Blondie qui a honoré nos oreilles, avec un set tout bonnement démentiel ! "Fight For Your Right" a-t-elle hurlé à la foule, reprenant au passage l’un des plus grands titres des Beasties. Gigotant de gauche à droite, interaction survitaminée avec le public à la clef, le groupe est rapidement passé par-dessus le dernier né Ghosts Of Download pour s’attarder plus volontiers sur les légendaires "Heart Of Glass" et "Call Me" ! Autant vous dire que les chanceux ayant pu entendre les versions live de ces titres étaient tout proche d’une épiphanie.
Au loin, c’est The Hives qui a commencé son show, drainant un gros flux vers leur scène, alors que d’autres se sont attardés pour entendre Mac DeMarco qui a fait honneur à son dernier né, Salad Days. Certains, quant à eux avaient fait le choix de rester sur la scène de Blondie et d’attendre patiemment le duo de rappeur originaire d’Afrique du Sud, Die Antwoord.
Grand bien leur en a pris ! Avec un spectacle grandiose, aux allures de Freak Show, le désormais célèbre groupe de rap a repris toutes sa discographie iconoclaste. Avec la classe des meilleurs performeurs, les deux zigotos ont fait hurler des basses saturées, sauter des têtes et fait transpirer tout un public largement acquis à leur cause. Il faut dire que le duo a prouvé être une bête de scène ("une bête" dans tous les sens du terme) voguant depuis un rap gangsta légèrement difforme, vers une électro engluée dans des basses poisseuses et jouissives. Il leur a suffi des titres "Baby’s On Fire", "Fatty Boom Boom" et "Enter The Ninja" pour provoquer une véritable fièvre qui n’a épargné personne.
Enfin pour conclure, alors que les Arctic Monkeys livraient l’un de leurs derniers shows et qu’Alex Turner reprenait le refrain du titre produit par Josh Homme ("Dangerous Animal"), d’autres se sont attardés du côté de l’électro sombre et belle de Trentemøller. Avec sa discographie bien trop longue pour être correctement énumérée, le comparse de Todd Terje a, lui, fait le choix de livrer un set se mariant parfaitement avec l’avancement de la nuit ! De quoi conclure avec beauté cette première journée pluvieuse, mais ô combien réussie ! |