Il est des groupes que l’on ne voit qu’en festival. Ils hantent la plupart des programmations de l’été, sont partout à la fois et sont même capables de vous balancer quelques cordialités dans 4,5 langues !
Dans le cas précis de Blood Red Shoes, c'est depuis 2004 que le duo écume les affiches d'une grande majorité de festivals européens. Autant dire que le groupe originaire de Brighton a eu le temps de peaufiner une scénographie aussi puissante que carré. Et c'est justement l'allure qu'a pris leur concert d'ouverture du dernier jour de Rock En Seine. Un impressionnant étalage de professionnalisme et de Rock & Roll, exploitant largement les titres de leur dernier album éponyme, prouvant que la recette homme / femme en duo rock reste bel et bien d’actualité.
C’est ensuite Airbourne qui a entrainé son public vers le passé, cheveux (gras) à l’air et torse nu. Une véritable spirale de rock, qui a souvent pris des allures de tornade. Entre riff démentiel, hurlements et références à peine dissimulé à AC/DC et consorts, le quatuor Australien a trainé son hard-rock avec autant de grâce qu’un bulldog, mais surtout avec l’énergie d’un réacteur nucléaire en fusion !
Pour les oreilles ayant subi quelques dégâts lors de ces deux sets, le baume apaisant a été offert par un autre quatuor. Plus sage celui-ci, les filles de Warpaint sont venues survoler Rock En Seine avec leur chant diaphane et leur compositions en toiles complexes. Ensorceleuses romantiques, comme sur les albums, la plupart des titres ont réussi à s’offrir un espace conséquent, pour former une bulle intemporelle qui a fait rêver le temps d’un concert, un public aux airs béats.
De son côté, Brody Dalle est venu défendre son dernier né (qui est aussi son premier solo) Diploid Love, (sur lequel certaines filles de Warpaint apparaissent) et gueuler comme une véritable rockeuse punk. Un peu grunge sur les bords, on appréciera la technique vocale de l’artiste qui, à la différence d’une Courtney Love, ne table pas excessivement sur une voix rauque !
Janelle Monaé de son côté a livré comme à son habitude un show magnifique. En véritable "performer", elle n’a eu cesse d’entretenir un contact de tout instant avec son public en livrant un show dans la veine de ceux de Prince ou de… James Brown ! C’est d’ailleurs à ce dernier qu’elle a rendu hommage lors d’une reprise, quand on sait qu’elle aurait très bien pu reprendre les J5 ou même CHVRCHES ! Seule frustration ? Trop court, comparé à ses concerts, la chanteuse a dû écrémer dans sa discographie pour ne laisser presque place qu’aux titres de son dernier album.
Lana Del Rey quant à elle, a drainé près de 70% de la population du festival à ses pieds. Ouvrant très vite avec ses plus fameux tubes (le diptyque "Blue Jean" et "Born To Die") avant d’enchainer sur ceux du nouvel album, les fans furent sûrement charmer, quand les plus sceptiques restèrent sans doute interdits par ses allures de Brie Van Der Kamp. Quoi qu’il en soit, force nous est de constater qu’elle fut sûrement l’une des plus grosses attractions du festival, pour beaucoup.
Ailleurs, c’est Tinariwen, rencontre entre Omar Souleyman et Amadou et Mariam qui a réussi à offrir à son public la chaleur qu’il manquait cruellement à ce mois d’août parisien. La Roux de son côté a rencontré un public fidèle, tout aussi enthousiaste sur le célébrissime "Quicksand" qu’euphorique sur le très bien nommé "Sexotheque" !
Mais c’est à la tombée de la nuit que les choses se sont précisé. Avec une fébrilité animale et nerveuse, une masse compacte de chair a pris d’assaut la Grande Scène. Sourire aux lèvres, le regard à l’affût, les fans de Queens Of The Stone Age s’étaient déplacés en masse pour assister à ce concert qui devait être la conclusion de Rock En Seine 2014 et celle de la tournée du groupe américain. Et quelle clôture ! Avec un set déjanté, balayant toute leur discographie, Josh Homme et ses Cow Boys ont galvanisé la foule à coup de riffs enflammés. Perché sur sa voix de crooner, le chanteur n’a eu cesse d’haranguer la foule. L’encourageant à danser, sauter, chanter, Homme et son groupe ont eu le plaisir de découvrir un public bouillant et présentant une forte population de fans affublés de t-shirts estampillés QOTSA. D’ailleurs, chaque refrain, chaque punch-line fut repris par des milliers de gorges en chœur. Sans même mentionner le nombre de fois où les solos de guitares de Josh conduisirent bon nombre de fans au bord de l’extase, les membres comme secoués par autant de spasmes que le rythme le dictait. Non vraiment, s’il n’aurait fallu voir qu’un concert à Rock En Seine 2014, ce fut bien celui-ci ! |