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puce Camille Claudel 1864-1943
A la Folie Théâtre  (Paris)  septembre 2014

Comédie dramatique écrite et mise en scène par Christine Farré, avec Jean-Marc Bordja, Christine Farré et Nicolas Pignon.

L'auteure, comédienne et metteuse en scène Christine Farré est fascinée par la femme, l'artiste, l'oeuvre et le personnage tragique de Camille Claudel, dont la vie est résumée dans les dictionnaires à "sculpteur français, sœur de Paul Claudel, élève et amie d'Auguste Rodin.

Camille Claudel, effigie de l'artiste maudit, a payé cher le fait d'être une femme-artiste, d'avoir du talent, d'être en avance sur son temps, de vouloir et revendiquer le statut d'artiste en un temps où il ne pouvait se conjuguer qu'au masculin et, qui plus est, dans un art majeur, et de surcroît en sculpture art viril par excellence et symbole du geste testostéroné.

Circonstance aggravante, elle mène une vie qui contrevient aux normes bourgeoises familiales et si elle bénéficie du soutien de son père, elle est exécrée par une mère pour qui il ne peut y avoir qu'un génie dans la famille, un mâle bien évidemment. Et la mort du père coïncide avec l'internement de la "folle agitée".

En 2005, écartant judicieusement tant la biographie illustrative que la fictionnalisation et se gardant tant de l'hagiographie que du réquisitoire, Christine Farré proposait sous le minimaliste titre funéraire "Camille Claudel 1864-1943" une remarquable partition en forme de portrait puzzléique, fruit de ce qu'elle nommait ses "errances" dans la vie d'une femme controversée, composé d'extraits de documents d'archives, correspondances et écrits contemporains apportant un éclairage polysémique.

En 2014, qui marque le 150ème anniversaire de la naissance de Camille Claudel, elle a remis sur le métier son opus pour le soumettre à l'exigence de l'épure et de la radicalité en le positionnant sur le fil du rasoir, un fil tendu entre le génie et la folie, de l'atelier à l'asile.

Cette évocation dramatique est positionnée au début des années 1900 alors que la raison de Camille Claudel a vacillé et que tout la rapproche du gouffre, un gouffre dans lequel ont déjà sombré Claudel et Rodin, les deux hommes de sa vie, le frère et l'amant qui l'ont soutenue puis abandonnée parce qu'elle était un rayon de lumière qui risquait de ternir leur gloire, dans une vie de recluse peuplée de quelques fantômes de critiques d'art.

Dans un décor dépouillé, un bric-à-brac rudimentaire qui devait être celui de Camille Claudel, animé par les lumières de Florian Neuveglise, sous les yeux des spectateurs et de Jean-Marc Bordja et Nicolas Pignon qui campent les critiques favorables dont Octave Mirbeau, agissant comme sous l'effet d'une temporaire métempsychose, Christine Farré livre une incarnation bouleversante et saisissante de la souffrance existentielle et psychique d'une femme au chant désespéré et qui a disparu sans sépulture.

Car la mise en en scène, tendue comme un arc, s'est elle-aussi radicalisée. Si Christine Farré use toujours du registre du clair-obscur en corrélation avec l'ombre et la lumière de l'âme du personnage, le "sfumato" a fait place au "ténébrisme" caravagesque dont le point d'orgue est la transmutation de l'artiste en Clotho, la Parque vieillie et décharnée au visage voilé représentée dans un ultime hurlement muet, qu'elle a réalisé en 1893, annonce visionnaire de l'horreur à venir.

Indispensable. Incontournable.

 

MM         
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