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La Pépinière Théâtre  (Paris)  septembre 2014

Comédie de Michele Lowe, mise en scène de Sally Micaleff, avec Pascale Arbillot, Anne Charrier et Valérie Karsenti.

Bonne idée que le choix du titre français, "Chambre froide", qui correspond tant à la situation des trois protagonistes quant à l'état amoureux de leur couple qu'à l'élément autour duquel se noue l'intrigue, en l'occurrence, la porte défectueuse d'un local de congélation alimentaire.

Dans cette comédie de moeurs, dont le titre original est "The smell of the kill", la dramaturge américaine Michele Lowe met en scène un huis-clos féminin d'après-dîner entre amis évoluant dans un consensuel monde de faux semblants et qui, entre hypocrisie, langue de vipères et tentatives de ne pas perdre la face, va conduire non seulement à la tabula rasa après lavage de linge sale en cuisine, mais également à une union sacrée autour d'un étonnant projet commun.

Tout commence à un après-dîner mensuel avec trois quadras pimpantes, et adeptes des dessous sexy puisqu'elles tomberont vite le haut, s'écharpent méthodiquement avant d'entonner la liste des griefs conjugaux.

Ainsi, Molly, la fausse naïve rongée par un désir obsessionnel d'enfant à tout prix, en veut à son mari de l'abstinence sexuelle qu'il lui impose, Debra, le chantre du mariage et de la soumission féminine, a épousé un homme volage et Nicky refuse de renoncer à son métier pour renflouer une nouvelle fois la caisse commune pillée par un mari magouilleur sous le coup d'une inculpation pénale.

Cette comédie dont les protagonistes archétypales pourraient être issues de la bible des personnages de la fameuse série télévisée "Desesperate Housewives" qui ne constitue pas davantage que cette dernière, et nonobstant la présence de la problématique trinité féminine travail/amour/maternité, un opus contemporain féministe teinté de guerre des sexes mais une variation sur la représentation sociale de la femme américaine au foyer dans le cadre de l'american way of life.

La partition, qui ressort au registre du réalisme social du "kitchen sink drama" fort usité dans les années 1960, met en scène une déclinaison du même stéréotype du modèle capitaliste néo-libéral, des femmes "wasp" d'une banlieue résidentielle pour lesquelles le mariage est l'avenir de la femme qui arrivent à un point de rupture entraînant une réaction unanime d'auto-conservation "capitaliste" dont leur moitié va faire les frais.

Car si elles ont peu de points communs elles partagent néanmoins celui du pragmatisme matérialiste. En situation de crise, leur malaise, voire leur mal-être, ne tient pas tant au défaut de reconnaissance de leur statut de femme au foyer et/ou à la revendication d'un épanouissement personnel brimés par un mariage, qui comme tous les mariage ayant fêté leur vingtième anniversaire, bat de l'aile, ce qui pourrait aisément se résoudre par un divorce. Mais cette solution a un coût et elles perdraient toutes ce qui leur est le plus "cher".

Et le hasard les invite à se débarrasser sans frais de "l'obstacle" en leur offrant une incroyable opportunité, situation traitée selon les codes de la comédie américaine que Michele Lowe, qui n'est pas Alan Bennett, tire vers l'hystérie border-line sans négocier le virage de l'humour noir.

Dans le décor de cuisine de Laura Léonard et les costumes rétro-vintage, pantalon corsaire pin-up et robes Jackie Kennedy, confectionnés par Ariane Viallet, qui confortent l'ancrage de cette comédie de situation dans les décennies 1950-1960, Sally Micaleff signe une mise en scène efficace en n'hésitant pas à assumer le code du sitcom.

Elle dirige trois actrices habituées de la caméra, des planches ainsi que des séries télévisées qui partagent donc la même palette d'expériences professionnelles ainsi qu'une belle complicité car, de surcroît, amies dans la vie, ce qui génère une bienvenue synergie scénique.

Pascale Arbillot est remarquable dans l'incarnation de la vacuité désespérée de Debra, femme sans qualité ni domestique ni maternelle, épouse par défaut et femme trompée depuis toujours, qui s'accroche à son seul bien, sa maison, et Anne Charrier épatante dans le rôle de la fausse naïve et sensuelle en quête de maternité qui sait s'accommoder des petits arrangements.

Enfin, en chef de file des névrosées, Valérie Karsenti assure avec brio la partition de meneuse de cette fronde matrimoniale maîtrisant une belle palette de jeu naviguant délicieusement entre frénésie, émotion et cynisme.

L'ensemble est donc rondement mené et divertissant.

 

MM         
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