Si Kimbra signe avec The Golden Echo son second album, elle reste encore largement stygmatisé comme la chanteuse ayant prêté sa voix sur le titre de Gotye, "Somebody I Used To Know". Pourtant, les oreilles ont à gagner en découvrant celle qui se place quelque part entre l'héritage de Kate Bush et les mouvements puissants de Passion Pit. Au second, elle emprunte des constructions sonores débordant d'énergie positive alors qu'elle doit à la première, un chant sous-entendant un usage alambiqué de son organe vocal.
Fort heureusement, Kimbra n'est pas "juste" la somme de la rencontre de deux entités majeures de la planète pop. Au contraire même, et c'est du haut de ses 24 années que l'artiste Néo-Zélandaise marque son retour avec un nouvel album.
Grand bien lui en face, "l'art c'est le mouvement" entendons-nous affirmer à la cantonade. Et c'est exactement cela, The Golden Echo est un opus qui ne reste pas en place. Ici Kimbra s'essaie à une pop plus désordonnée, heureuse et largement portée par la fraîcheur de sa jeunesse.
Conçu comme un album "arty" (il suffit de jeter un œil à sa pochette pour s'en convaincre), l'objet offrira quelques surprises d'envergure. Déjà avec le single "90's Music", on devinait un amalgame de sons rivalisant pour prendre la première place sur une trame musicale surchargée. Etonnement, le résultat réussissait à atteindre un consensus convainquant, grâce au martèlement d'une rythmique "trap". Un truc muche qui a dernièrement prouver être un passeport vers des contrées pop ou hip-hop dans lesquelles il fait bon expérimenter. Une sérieuse entrée en matière donc, durant laquelle la chanteuse déclarait son amour des titres des années 90's. Soit. Et de réitérer de façon plus fine encore, avec les années 70's et 80's avec le bien nommé "MadHouse". Un titre, accessoirisé par des claviers hurlant les promesses de la nuit et une ligne de basse ultra sexy. Il est l'un des moments charnières de l'opus, si ce n'est le meilleur. Une invitation au dancefloor, presque un enfant terrible, dont Prince n'assume pas encore la paternité.
D'autres s'attarderont plus facilement sur "Carolina" ou "Goldmine", deux exemples édifiant de la pop moderne. Le premier pour cette passion soulignée par des rythmes acidulés, le second pour son refrain simple et accrocheur, pas très éloigné d'un Bat For Lashes, dans l'idée au moins.
N'allez pas pour autant croire qu'une écoute de The Golden Echo s'apparente à une promenade de santé. Le parcours est traître et jonché de cadavres soniques que l'on s'empressera d'ignorer en détournant les oreilles au plus vite. Ça gigote dans tous les sens et parfois trop loin. Pas de panique, même si l'on reste interdit par quelques passages à vides ("Ever Lovin' Ya" en collaboration avec Bilal ou encore "Love In High Places"), The Golden Echo reste un album valant le détour. Le silence est d'or ? Visiblement, l'écho en est encore constellé de paillettes.
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