Monologue dramatique interprété par Bruno Abraham-Kremer d’après les écrits de Anton Tchekhov dans une adaptation et une mise en scène de Bruno Abraham-Kremer et Corine Juresco.
Bruno Abraham-Kremer est ce qu'on appelle une "bête de scène". Chaque spectacle est toujours l'occasion pour le spectateur de le voir défendre un texte avec passion, ténacité et abnégation. On sait qu'on sera rarement déçu.
Avec "J'ai terriblement envie de vivre", c'est le grand Anton Tchekov qu'il a choisi d'honorer, de faire revivre et d'incarner.
Le spectacle mêle le récit de sa vie, des extraits de ses pièces et de sa correspondance. On y voit ses débuts, ses rencontres marquantes, les étapes de sa carrière... Et par dessus tout, sa formidable humanité.
Voilà un destin incroyable: issu d'une famille nombreuse et miséreuse en 1860, celui qui allait devenir au vingt et unième siècle "l'auteur le plus joué dans le monde" n'avait pas confiance en son théâtre.
C'est sa vie qui défile sous nos yeux et c'est ce comédien unique qui lui prête sa voix, sa fougue et son audace pour nous le rendre familier et restituer toute la complexité de cet immense écrivain à la fois sombre et drôle, caractéristiques que l'on retrouve dans ses pièces, et qui savait mieux que quiconque dépeindre le cœur des hommes et tout le sel de la vie.
Dans une splendide scénographie de Philippe Marioge, le fond de la scène se transforme derrière un rideau de tulle ou de fils d'où transparaissent des paysages (belles images d'Arno Veyrat), Bruno Abraham-Kremer (avec la collaboration de Corinne Juresco à l'adaptation et à la mise en scène) palpite, virevolte et rend hommage avec grâce à l'immense auteur russe dont il habite littéralement la silhouette (malgré une ressemblance physique pas frappante, c'est la magie du théâtre).
Un spectacle passionnant et une éblouissante performance qu'il faut courir applaudir. |