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puce Le Pérugin, Maître de Raphaël
Musée Jacquemart-André  (Paris)  Du 12 septembre 2014 au 19 janvier 2015

Le Musée Jacquemart-André ouvre sa saison hivernale 2014 avec une monographie consacrée à un grand Maître de la Renaissance, Pietro di Cristoforo Vannucci dit Le Pérugin, .

Peintre fort réputé en son temps et distingué pour participer au décor de la chapelle Sixtine, son nom a été éclipsé par celui de ses homologues contemporains devenus des "blockbusters" que sont Léonard de Vinci, Michel-Ange ou Boticelli.

Réalisée en partenariat avec la Surintendance pour les Biens Historiques, Artistiques et Ethno-anthropologiques de l’Ombrie, cette exposition permet de réajuster le regard contemporain à travers une cinquantaine d'oeuvres majeures, et de chefs d'oeuvre, et ce sera sans doute une belle découverte pour le visiteur néophyte.

Par ailleurs, avec le titre "Le Pérugin, Maître de Raphaël", les commissaires de l'exposition, Vittoria Garibaldi, directrice du Laboratoire de diagnostic pour le patrimoine culturel de Spolète, et Nicolas Sainte-Fare Garnot, conservateur  du Musée Jacquemart-André, se positionnent dans la controverse, certes de spécialistes, sur la parenté stylistique entre Le Pérugin et Raphaël.

Le parcours de l'exposition, scénographiée par Hubert Le Gall avec une esthétique sobre et néanmoins raffinée basée sur le jeu de lumières, se veut didactique et se déroule donc de manière chronologiquede manière à retracer l'oeuvre d'un électron libre qui n'était rattaché à aucune des trois grandes écoles picturales italiennes.

Le Pérugin, le "divin peintre" de l'émotion et de la sérénité

Pour soutenir la thèse de Raphaël élève de Le Pérugin, les commissaires apparient les oeuvres des deux peintres.

Et ils ont réussi à réunir les fragments d'oeuvres dispersées dans différents musées ce qui constitue un des points forts à inscrire à leur actif.

Ainsi en est-il des trois vestiges de l'ensemble monumental du "Retable de Saint Nicolas de Talentino" réalisé par Raphaël, ceux venant de Brescia et Naples pour les présenter avec celui du Louvre.

De même pour les panneaux du "Polyptique de San Pietro" peints par Le Pérugin. De quoi alimenter la discussion.

Comme avec le "Prédelle du retable Oddi" de Raphaël et les saints du "Polyptique de Saint Augustin de Le Pérugin.

L'ensemble des oeuvres présentées permet au visiteur amateur de prendre la mesure du caractère novateur de la peinture de Le Pérugin.

Celui-ci tient tant à une composition novatrice qui intègre la perspective, une perspective centrale avec ligne de fuite, et à la substitution d'un paysage symbole de l'unanimisme au classique fond doré hérité de l'art gothique, qu'à l'utilisation virtuose du "sfumato" et d'une technique particulière qui consistait à ajouter de la poudre de verre dans la peinture qui apportait une plus grande luminosité.

Par ailleurs, Le Pérugin procède à introduction du réalisme sensible dans la peinture de dévotion qui rapproche les grandes figures saintes des hommes en leur attribuant des émotions humaines et apportant une dimension psychologique aux portraits profanes

Enfin, l'exposition met en évidence les deux caractéristiques de l'oeuvre de Le Pérugin.

D'une part, sa maîtrise du genre du portrait avec en point d'orgue le célèbre portrait du maître soyeux Francesco delle Opere, huile sur bois conservée à la Galerie des Offices à Florence, qui évoque l'art flamand.

D'autre part, pour la peinture de dévotion, sa thématique de prédilection est celle de la Vierge à l'enfant, à laquelle il donne les traits de sa jeune épouse, qu'il décline de manière récurrente et dont l'une, empreinte de mélancolie et d'angélisme avec l'enfant dans la posture inhabituelle du regard ouvert tourné vers le monde, a été retenue comme affiche pour l'exposition.

Une salle est consacrées aux Madones permettant d'apprécier l'évolution stylistique apportée par Le Pérugin à partir des représentations iconiques classiques de la Haute Renaissance. ainsi que ses spécificités au regard de ses contemporains comme la sophistication boticellienne.

Le Pérugin peint la Vierge et Jésus non comme des figures éthérées hors du monde mais comme des personnages profondément humains, une mère et son enfant vivant parmi les hommes, ce qui est signifié par le paysage identifiable en arrière-plan, unis par des liens d'amour et de tendresse.

Le style du Pérugin résulte du syncrétisme éclairé avec lequel il fusionne les styles des pôles majeurs de la peinture de son époque que sont l'art flamand et l'art italien.

Ainsi il adopte les codes picturaux florentins dont ceux acquis dans l'atelier du célèbre peintre florentin Verrocchio auprès duquel il a peaufiné sa formation après avoir quitté sa ville natale de Pérouse.

Mais également ceux de l'école vénitienne ainsi qu'en témoigne le diptyque figurant aux côtés d'un étonnant portrait de Sainte Marie-Madeleine, traité comme un portrait profane de bourgeois à la manière flamande, le diptyque représentant la vierge qui a conservé sa grâce juvénile et son fils devenu le Christ couronné d'épines.

Une exposition à apprécier jusqu'au moindre détail donc pour régaler le visiteur sagace qui ne manquera pas de dépister, au détour d'une toile, l'autoportrait du peintre.

 

En savoir plus :

Le site officiel du Musée Jacquemart-André

Crédits photos : C. Recoura
sauf 6 et 7 : MM)
avec l'aimable autorisation du Musée Jacquemart-André


MM         
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