Né en 1987, Ty Segall est un californien aux influences assumées entre David Bowie et Marc Bolan, Black Flag et The Stooges mais aussi les Beatles ! Il a déjà six albums solo à son actif sans parler des multiples singles et autres collaborations diverses. Prolifique comme Robert Pollard ou notre Jean-Louis Murat national (ndlr qui d’ailleurs sort un album somptueux, cette année) ! Un pur génie, encore un ! Il compose, chante, joue de la batterie et de la guitare.
Il nous propose aujourd’hui Manipulator, un disque long de 17 chansons. Ses influences musicales imposantes sont une force, il est le relai de ses idoles disparues, il écrit l’Histoire de la musique comme on tricoterait une écharpe sans jamais s’arrêter.
17 chansons d’une richesse créative maladive, les solos merveilleux de "It’s Over" et ce son singulier de la production. Sur "The Faker", il dit lui-même qu’il est un faussaire ! Sur "The Clock", les violons sont de sortie et un accord de guitare cyclique est le coup de génie de cette chanson efficace. Les titres s’enchaînent et ne se ressemblent pas, ils ont tous un petit truc en plus, un riff de guitare accrocheur, je pense à cette guitare sur "Mister Main", entêtante !
Ty Segall nous manipule la tête avec plaisir, il nous transporte directement dans les années 70, là où il puise son énergie créative, il invoque les esprits pour nous faire croire que cet album n’est pas de notre époque. Tout est pesé, contrôlé, pas une note de trop, tout est en place, pas un instrument ne dépasse, un control-freak en puissance, obnubilé par le message qu’il souhaite faire passer par sa musique : Je suis le Maître (le Créateur ?), suivez-moi et vous comprendrez !
Alors que nous pensions le rock mort et enterré, encore une fois, voici que tel le Phoenix il renaît de ses cendres encore fumantes, et c’est par le biais d’un homme âgé de 27 ans, un chiffre clef ! Ty Segall a déjà inscrit de son vivant son nom au Panthéon de la musique et ça qu’on le veuille ou pas ! Courrez le voir en concert !
|