Pour un concert bien souvent, on fait appel à un vocabulaire puisant largement dans le spectaculaire. Les mots étant régulièrement bien incapables de retranscrire avec exactitude, la joie, l’euphorie, la magie et les sentiments qu’un artiste ou un groupe peut générer sur scène. Et pour cause, s’il suffisait de lire un compte-rendu d’un concert pour en vivre toute l’exaltation, les artistes serait bien embêtés.
Hors donc, ce jeudi 9 octobre dernier, cette trois fois adorable scène qu’est La Machine (du Moulin Rouge), accueillait Liars. Et pour une fois, nous n’aurons aucune hésitation sur les mots, les noms et les adjectifs que nous emploierons.
Pour la simple est bonne raison que Liars a offert à son public un set équivoque. Entre gros sons exploitant des basses agonisantes, hululations dignes d’un film d’horreur hypnotique et grosse caisse de vandale, le trio ne s’est privé de rien.
Mess titre le dernier album en date des illuminés menés par Angus Andrew, le chanteur du groupe et si on savait déjà que le titre n’était aucunement usurpé, la puissante tornade qui a tenu lieu de concert aura mis les points sur les i.
Les fans, généralement des hommes et des femmes dans la trentaine, ont accueilli avec joie des titres disséminés dans la discographie du groupe, depuis l’album éponyme Liars, en passant par Sisterworld et le fameux album au palindrome WIXIW. Mais ce sont bien les titres du dernier opus qui réussirent à transformer la foule en une masse grouillante et compacte, suspendue aux lèvres d’Angus et / ou l’accompagnant sur les punch lines les plus remarquables, scandant à gorge déployée : "Facts are fact and fiction’s fiction".
D’ailleurs, toujours fidèle à son rôle de gourou déluré, Angus n’a cessé d’accompagner son chant hanté, de mouvements épileptiques, presque incontrôlés, en parfaite contradiction d’avec les épanchements soniques d’Aaron Hemphill lancés avec une maîtrise de tout instant. Ce dernier derrière ses cheveux décolorés affichait un professionnalisme d’autant plus frappant que le chanteur n’a eu cesse d’offrir au set des allures de spectacle édifiant. Vous l’aurez compris, la formule a des kilomètres dans les jambes, mais cela ne l’empêche aucunement de balancer des gros sons et de par la même occasion provoquer quelques commotions dans les oreilles du public.
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