A l'occasion du trentième anniversaire de la mort du réalisateur François Truffaut, la Cinémathèque Française lui consacre une exposition
en forme d'hommage.
Le commissariat est assuré par Serge Toubiana, le directeur de la Cinémathèque Française qui considère considère le réalisateur décédé prématurément comme "l'homme-cinéma" du 20ème siècle.
Privilégiant l'approche intime de l'univers du cinéaste par la voie de l'écrit qui y tenait une place essentielle, il a conçu un classique parcours chronologique élaboré principalement de documents d'archives, dont celles la société de production de François Truffaut, les "Films du Carrosse", confiées à la Cinémathèque.
Nathalie Crinière et Hélène Lecarpentier ont réalisé une belle prouesse scénographique pour dynamiser et rendre attractif un parcours, certes scandé par des extraits de films et des documents sonores, constitué de correspondances, notes, manuscrits, livres et photographies.
François Truffaut, le cinéma et rien d'autre
L'exposition retrace la vie et l'oeuvre, toujours imbriquées sinon confondues, de François Truffaut de manière hagiographique et quasiment n abstracto, en tant que telle, en dehors de toute contextualisation temporelle.
Elle se présente comme une biographie illustrée qui commence dans les années 1940.
Cinéphile précoce, François Truffaut fait l'école buissonnière pour hanter les salles obscures et consigne tout sur des petits carnets augurant déjà de sa personnalité de plumitif compulsif et d'archiviste obsessionnel.
L'exposition met l'accent sur la méthode de travail du réalisateur - y figure une re constitution de son bureau - qui est un maniaque de l'archive non seulement en conservant tous les documents relatifs à son travail mais élaborant également des dossiers documentaires en relation avec le cinéma.
Le cinéma toujours dans au début des années 1950, mais par la voie de la critique.
Critique autodidacte, il est engagé aux Cahiers du Cinéma par André Bazin , l'un de ses fondateurs, puis à la revue hebdomadaire Arts, où il fera partie des "jeunes Turcs" virulents.
Cette période est évoquée notamment par un impressionnant mur composé d'exemplaires de la célèbre revue au bandeau jaune.
Le cinéma truffaldien prend son essor avec "Les quatre cent coups", film récompensé en 1959 par le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes, qui composera une filmographie de 21 opus s'achevant avec "Vivement dimanche".
Entre temps, François Truffaut est devenu l'un des cinq mousquetaires de la Nouvelle Vague avec Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette et Eric Rohmer.
L'exposition met l'accent sur les deux thématiques du cinéma romanesque de Truffaut qui correspondent à ses parti-pris assumés, presque dogmatiques, ("J’ai toujours défendu, même au début des années 60, un cinéma à la première personne, résolument autobiographique et romanesque").
D'une part, l'éducation sentimentale, avec la Saga Antoine Doinel, traitée avec un personnage récurrent et un seul acteur, Jean-Pierre Léaud souvent qualifié d'alter ego du cinéaste, pendant deux décennies.
D'autre part, pour cette homme qui aimait les femmes, la passion amoureuse, celle qui enflamme et consume, avec de beaux rôles de femmes pour des actrices fétiches au rang desquelles Jeanne Moreau, Catherine Deneuve et Fanny Ardant.
L'exposition se prolonge notamment, outre de nombreux événements associés, par la mise en ligne du site "Truffaut par Truffaut" à compter du 6 octobre et à raison d'un chapitre par semaine, d'extraits des carnets de François Truffaut illustrés de photographies et d'interviews et est complété d'une intégrale avec la projection de ses courts-métrages et de ses 21 films sur la période du 8 octobre au 20 novembre 2014. |