Difficilement plus opportun qu'en cette période de transition entre deux saisons, voici le dernier album de Sebastien Schuller, Heat Wave, véritable bande sonore au gré d'une météo mystifiée. Difficile à imaginer ? Ayez donc la curiosité de prêter un peu d'attention à cette subtile association.
On connaît Sebastien Schuller avec deux précédents albums, dont Evenfall qui a su imposer un talent irréfutable dans une musique pop / songwriter notamment avec un fabuleux titre "Morning Mist". Ne prenant pas pour acquis son talent de compositeur sur une instrumentation guitare / piano, Sebastien Schuller opère un virage artistique osé mais remarquable sur ce dernier album. En effet, la fertilité créative s'exprime ici en haut lieu avec une vision électro inattendue et pour le moins déplaisante.
Si dans Evenfall vous pouviez entendre une pop feutrée à la manière de Syd Matters, avec Heat Wave on aurait plutôt tendance à aller voir du côté de Costanza, trip-hop malheureusement trop peu connue, mais également vers OMD ou encore Depeche Mode. On retrouve donc des nappes de claviers, sonnant plus vintage qu'actuels, aux rythmes binaires de drum machine dévoilant une influence eighties certaine. Le chant aussi ne cache pas une empreinte de l'époque OMD avec une reverb prononcée et une intonation qui rajoute dans le mystique délibérément exploité.
Le climat conditionne les états d'âmes, pour Sebastien Schuller il en est bien plus, il en crée tout son environnement jusqu'à décliner chaque variation de rythmes, de sonorités, telle une météo changeante esquissant chaque parcelle de vie sur terre. Sous une moiteur tropicale, cette musique nous envoûte par sa douce mélancolie au travers d'ambiances tantôt ténébreuses, naviguant parmi les tempêtes, sur "Nightlife" ou "Tropical Storm" (en souvenir à l'ouragan Irene en 2011), ou bien au travers de sensations lors de moments périodiques de la vie telle la fin d'un été qu'on ne souhaite voir s'éloigner ("Endless Summer").
La contemplation, ce moment qui nous permet de nous retrouver avec soi-même, est le fil rouge de Heat Wave de Sebastien Schuller, les variations mélodiques résultant en deviennent addictives.
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