Réalisé par Woody Allen. Eatts Unis. Comédie. 1h28 (Sortie le 22 octobre 2014). Avec Colin Firth, Emma Stone, Eileen Atkin, Marcia Gay Harden, Hamish Linklater, Erica Leerhsen, Catherine McCormack et Ute Lemper.
Amateur de tour de passe-passe et réalisant une vocation enfantine de magicien, l'inoxydable presque nonagénaire Woody Allen, qui fut l'entomologiste de l'intelligentsia juive newyorkaise, est devenu la Barbara Cartland du cinéma américain.
Avec "Magic in the Moolight", il signe une comédie sentimentale aussi légère que les bulles de champagne qui coule à flots dans un monde qui ne connait pas les contingences matérielles, le voile de poudre de riz qui se dépose sur le nez de ses dames fitzgeraldiennes et les diaphanes tenues d'ingénue prépubère que porte son héroïne.
Dans son petit théâtre des illusions installé au coeur de la Riviera des Années Folles, lieu de villégiature estivale des nantis, tout est magnifique : les intérieurs de Anne Seibel, les costumes de Sonia Grande, la photographie de Darius Khondji et aussi les acteurs principaux - Colin Firth à la cinquantaine séduisante, Emma Stone aux faux airs de Mia Farrow et Eileen Atkin à la douceur compassée des vieilles filles britanniques qui savent tout de la vie - dotés de répliques spirituelles.
La bluette cousue de fil doré se faufile entre deux standards du jazz, "You do something to me" de Cole Porter et "It all depends on you" de Al Jonson dont les paroles résument l'intrigue, et se conclut par un happy end ponctué d'une édifiante sentence : le coup de foudre est magique.
Elle se déroule entre un magicien de réputation internationale, accessoirement chasseur de spirites, en privé, un anglais aux allures de lord policé, égocentrique, arrogant, imbu de sa personne et infatué de son art et de sa culture, et la piquante jeune et jolie médium américaine qu'il est chargé de démasquer.
Dès le premier regard, il tombe sous le charme de cette aventurière ignare et sans culture, et cependant dénuée de tout complexe, symbole de l'effronterie de l'Amérique crasse face à la vieille Europe classieuse, drivée par sa mère maquerelle pour escroquer les crédules et dénicher un riche mari. Et le voilà mystéfié
Le film est à l'image de la vacuité des oisifs qu'il montre et la poudre de perlimpinpin de Woody fait le reste. Evidemment incontournable pour les irréductibles alléniens. Pour les autres, tout est dans la bande-annonce. |