Seul en scène écrit et interprété par Alain Buttigieg.
Selon les conclusions des enquêtes de recensement menées en France, un homme de race blanche qui a atteint la quarantaine est hétérosexuel et marié avec deux enfants.
Ce constat interpelle l'orateur sur sa situation au regard de la cette famille idéale d'autant plus qu'elle est ressentie comme un diktat et que son épouse envisage, par mimétisme ou conformisme inconscient, de ne pas imposer à leur petite fille le statut d'enfant unique.
Ce qui réveille les cauchemars autofictionnels de l'humoriste Alain Buttigieg qui recense le parcours du combattant qu'est la paternité qui commence avec la grossesse vécue et vue, sous le regard masculin, comme apocalyptique et durera près de deux décennies.
A partir de cette situation ordinaire, il va s'interroger sur le champ et les conséquences de la normalité sur le comportement humain à travers les thématiques évoquées dans l'intitulé de son seul en scène "Sexe, mariage et religion" avec pour mots d'ordre l'ironie, l'autodérision et la provocation.
Il n'officie pas dans le stand-up frénétique avec mitraillette à vannes mais dans la causerie interactive et d'apparence "bon enfant" dont les sentences et réflexions sont assénées non pas frontalement mais avec la sagacité d'un sniper armé d'un fusil à tirer dans les coins.
C'est efficace et subtilement amené avec une trame inspirée de la pièce à tiroirs pour être cependant totalement indolore pour celui dont l'écoute est vagabonde.
A propos de vagabondage, Alain Buttigieg prend parfois les chemins de traverse qui comportent des bulles surréalistes et au gré de quelques embardées du côté du mime et de l'imitateur laisse parfois échapper son clown.
Sous un vrai air de fausse décontraction à la Bedos et la mine de candide malin à la Desproges, il sait embarquer le public dans ses caustiques pérégrinations. |