Conversation écrite par Daniel Cabanis, mise en scène de Jacques Bonnaffé, avec Olivier Saladin et Jacques Bonnaffé.
Mario et Mario, quinquagénaires atrabilaires reclus dans une gémellité conflictuelle, s'escriment en de vaines et absconses joutes verbales, pérorant avec le sérieux des imbéciles et l'infatuation des pédants.
Telle est la situation dans laquelle se déroulent les bien-nommées "Trente-six nulles de salon" pour lesquelles, dans sa note d'intention, leur auteur, Daniel Cabanis, plasticien devenu plumitif, n'hésite pas, visant haut, à invoquer les "Bouvard et Pécuchet" de Gustave Flaubert, "Mercier et Camier" de Samuel Beckett, les "Diablogues" de Roland Dubillard.
Mais il est un peu loin du compte et les saynètes qu'il qualifie de "vignettes poético-absurdes sur la vie en général, et le quotidien en particulier" n'ont ni l'intensité dramatique ni la puissance comique des oeuvres évoquées.
Sur scène, deux clowns pathétiques font et défont un "space bound" délimité par des sangles élastiques, conçu par Anne-Flore Cabanis - fille de l'auteur et également plasticienne - dont c'est la marque de fabrique.
Le spectateur bienveillant tendra l'oreille pour suivre ce dialogue de sourds dispensé par l'histrionique Jacques Bonnaffé et l'indolent Olivier Saladin satellisés sur des orbites parallèles. |